Burundi: La CNIDH dénonce les conditions de détention dans le plus grand commissariat de Bujumbura

Prisoners.

Au Burundi, la Commission nationale indépendante des droits de l'homme (CNIDH), considérée par la société civile indépendante et les ONG des droits de l'homme comme très proche du pouvoir, vient pour la première fois de faire un coup d'éclat il y a deux jours. Elle a dénoncé dans une série de messages sur X, les conditions de détention dans le plus grand commissariat de Bujumbura, qu'elle qualifie d' « inhumaines ».

Ce ne sont pas moins de 360 personnes sans aucun dossier, dont une quarantaine de femmes, certaines avec des bébés de moins de trois ans, qui sont entassés dans un cachot d'une capacité d'accueil de 46 détenus, selon la CNIDH. Certains depuis plus d'un mois. Et ils n'ont à leur disposition qu'« une toilette déjà rempli et un seul robinet sans eau courante », précise la commission des droits de l'homme, qui dénonce des « conditions inhumaines et dégradantes de détention » dans un de ses messages sur le réseau X.

Plus surprenant, la CNIDH - Burundi n'a pas hésité à accuser le commissaire de police de Bujumbura, le lieutenant-colonel Jacques Nijimbere d'avoir refusé de libérer ses prisonniers malgré plusieurs interventions dont celle du procureur général de la République, Léonard Manirakiza, en personne, alors que la police est censée être sous les ordres du parquet.

Bras de fer entre l'Intérieur et la Justice

Le président de la CNIDH n'a pas voulu commenter, mais un haut gradé de la police nous a assuré qu'ils avaient reçu « des ordres venus d'en haut » de ne pas suivre les ordres des magistrats, « parce que le ministre de l'Intérieur accuse la justice de relâcher systématiquement les criminels qui leur sont confiés ».

« Ce sera au chef de l'État de trancher ce bras-de-fer entre le ministre de l'Intérieur et de la sécurité et la ministre de la Justice », a estimé cette source.

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