Afrique: L'accès pour tous à l'eau, un défi à relever

Eau potable (photo d'archives).
16 Octobre 2023

La Journée mondiale de l'alimentation est célébrée ce lundi 16 octobre. Parler d'alimentation, c'est aussi parler d'eau, et de son impact sur nos vies.

Cette année, le thème de la Journée mondiale de l'alimentation est axé sur l'eau, élément indispensable à la production d'aliments sains et nutritifs.

L'eau manque et risque de manquer encore davantage dans les années qui viennent.

Selon la Banque mondiale, la planète sera confrontée à un déséquilibre de 40 % entre l'offre et la demande mondiale en eau d'ici 2030.

En Afrique, de nombreuses personnes n'ont toujours pas accès à l'eau.

L'eau, essentielle à la vie, arrive en effet à manquer à cause d'un manque d'efficacité dans la gestion des ressources en eau ou d'une aridification, par exemple dans les régions sahéliennes.

Dans les régions côtières, elle abonde, au risque d'engloutir des communautés entières lors d'inondations, comme récemment à Douala au Cameroun ou à Durban en Afrique du Sud.

Toutefois, dans plusieurs grandes villes d'Afrique, il n'est pas rare que l'eau ne soit pas courante, et que les habitants doivent stocker dans des bassines l'eau récoltée au compte-goutte.

Et, si contaminée, elle peut aussi transporter des particules et maladies potentiellement mortelles pour les humains, comme le choléra.

"Nous n'avons pas d'eau potable. Depuis 20 ans, je n'ai jamais vu l'eau couler du robinet. Pour avoir de l'eau, nous allons aux sources, ou dans les forages de fortune. Il n'y a pas d'assainissement... On fait avec. 10 litres coutent 100 Francs. Je suis le voisin direct du plus grand Stade d'Afrique Centrale, et je n'ai pas d'eau", dit Joseph Ebode, un retraité qui habite un quartier du 1er arrondissement de Yaoundé.

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Des défis à relever

La gestion de l'eau et la prévention des catastrophes naturelles restent donc des défis majeurs sur le continent.

Dans un communiqué, le secrétaire général de l'Organisation météorologique mondiale, Petteri Taalas, a appelé à un partage de données accru afin de "permettre des alertes précoces pour des politiques de gestion de l'eau plus coordonnées".

Selon le Programme des Nations unies pour l'environnement, plus de 90 % des catastrophes naturelles sont liées à l'eau, notamment la sécheresse et l'aridification, la pollution et les inondations.

La Corne de l'Afrique a connu sa troisième année consécutive de faibles précipitations en 2022, entraînant une grave sécheresse affectant un peu plus de 36 millions de personnes et laissant 4,9 millions d'enfants dans une malnutrition aiguë.

L'eau, source de conflits

Le rôle que jouent les pénuries d'eau et la sécheresse dans des conflits est de plus en plus attesté. Et la pénurie risque de s'accentuer.

L'Organisation météorologique mondiale a également appelé à un financement supplémentaire pour aider à combler les lacunes en matière de surveillance.

Samuel Akande, chercheur en climatologie, surveille les sécheresses et les inondations en Afrique de l'Ouest. Il déplore un manque d'investissement dans la recherche locale. Il espère des investissements.

"Nous avons un sérieux problème de collecte de données. Il y en a très peu, parce que nous n'avons pas d'agences sur le continent. Il n'y a même pas de plan pour la prévention de catastrophes naturelles futures. Nous essayons de pallier la distance entre les scientifiques et les décideurs, mais ce n'est pas assez. L'argent accordé par les Nations unies ne revient pas aux scientifiques. Tout ce que nous faisons dans nos laboratoires est auto-financé. Je pense qu'il y a de la corruption, et c'est pourquoi la plupart des scientifiques partent pour l'Europe. Nous restons, sinon le savoir scientifique va mourir en Afrique. Nous essayons d'éviter cela", explique le chercheur.

Seule la moitié de la planète a accès à des systèmes d'alerte précoce, avec un manque notable en Afrique, dans les petits Etats insulaires et dans les pays en développement, qui sont pourtant les plus exposés aux risques climatiques.

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