Ile Maurice: Manque d'enseignants - Les règlements de la discorde

Les dernières données publiées par Statistics Mauritius, la semaine dernière, exposent les problèmes liés au secteur éducatif. Parmi eux, le nombre d'enseignants dans les collèges, qui a connu une baisse, passant de 9 379 en octobre 2021 à 8 992 en mars 2023. Le nombre de personnes employées dans les écoles primaires a également enregistré un déclin, passant de 8 819 en octobre 2021 à 8 400 en mars 2023. Parmi elles, 5 640 étaient des enseignants, dont 4 474 General Purpose Teachers et 1 166 enseignants de langues orientales. Les 2 760 restants se composaient de 262 Head Teachers, 869 Deputy Head Teachers et 1 629 employés administratifs et autres.

Bien que le nombre d'élèves ait également diminué, les personnes travaillant dans le domaine signalent que ce manque d'enseignants demeure un problème certain. D'ailleurs, le ministère de l'Éducation s'efforce actuellement d'en recruter, à la fois pour le primaire et le secondaire. «Il est essentiel de pourvoir les postes vacants en fonction des besoins de ces écoles», souligne ainsi Vishal Baujeet, président de la Government Teachers Union.

C'est au niveau du secondaire, où les élèves ont besoin d'un enseignant pour chaque matière, que le manque d'enseignants pose le plus grand problème, selon nos interlocuteurs. Mahend Gungapersad, pédagogue et député du Parti travailliste, soutient que «ce problème découle des modifications apportées aux règlements en décembre 2022». Il convient de rappeler qu'avant ces modifications, il fallait posséder une licence universitaire dans une matière pour enseigner dans les collèges d'État et privés. De plus, une Teacher's Licence émise par la Private Secondary Education Authority (PSEA) était exigée pour enseigner jusqu'à un maximum de trois matières. Cependant, en janvier 2023, les Education (Amendment No. 3) Regulations 2022, avalisés par le Conseil des ministres en novembre 2022, ont exigé que les enseignants soient titulaires d'un Post Graduate Certificate in Education (PGCE), d'un Bachelor in Education (B.Ed) ou d'un B.Ed dans une matière spécifique du Mauritius Institute of Education (MIE). Cette mesure a conduit à la révocation des «teaching licences» de ceux qui ne possédaient pas l'un de ces diplômes.

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«Pénalisé lors des examens»

De plus, les aspirants enseignants ont été autorisés à enseigner et à suivre les cours menant au PGCE pendant les trois prochaines années. Des directives ont également été émises pour les matières techniques, telles que l'ICT/Computer, Design and Communication/Technology, Home Economics et Travel & Tourism, où certaines licences étaient acceptées. Cependant, de nombreux enseignants, en particulier ceux des collèges privés, ont déserté le secteur.

En attendant, le manque d'enseignants pourrait poser problème à la fin de ce trimestre. «Lorsqu'un élève n'a pas eu d'enseignant, il est pénalisé lors des examens. Par exemple, dans une école, quatre salles de classe sont disponibles. Trois ont leurs enseignants de biologie, par exemple, tandis que les élèves de la quatrième salle de classe n'en ont pas. Il est donc nécessaire de veiller à ce que chaque école dispose de suffisamment d'enseignants pour toutes les matières avant la grande rentrée de l'année», affirment nos interlocuteurs.

Arvind Bhojun, président de l'Union of Private Secondary Education Employees (UPSEE), corrobore leurs dires et ajoute qu'en plus des nouveaux règlements, certains enseignants prennent leur retraite et d'autres quittent le pays, estimant que l'herbe est plus verte ailleurs. Il évoque également un manque de motivation au sein de la profession. Dans ce contexte, l'UPSEE réitère son appel en faveur d'un moratoire de trois ans pour les amendements et propose que tous ceux qui possédaient déjà une «teaching licence» qui n'avait pas encore été 'avalisée' aient l'opportunité de continuer à travailler et d'améliorer leurs qualifications, car ils ont de l'expérience.

En ce qui concerne les effectifs des écoles pré-primaires, les données de Statistics Mauritius indiquent qu'ils ont augmenté de 0,7 %, passant de 23 603 en octobre 2021 à 23 776 en mars 2023.

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