Ile Maurice: Quand un pèlerinage se transforme en cauchemar

Le son des sirènes alors qu'ils se trouvaient à Eim Karem. Des roquettes qui zèbrent le ciel. Des explosions, des bombardements, des cris, des pleurs. C'est l'image imprimée dans la tête des Mauriciens qui étaient en pèlerinage à Bethléem lorsque la guerre a éclaté entre Israël et le Hamas la semaine dernière. Hier, un groupe de 15 pèlerins a atterri à l'aéroport. Le prochain groupe de 21 personnes arrivera demain.

À l'aéroport, le soulagement s'affichait sur tous les visages des proches qui attendaient. Avant que le groupe ne passe la porte de sortie, tous étaient toujours quelque peu crispés. Après une semaine de retard, il fallait les voir en chair et en os pour y croire. Quant aux pèlerins, dès leur sortie, la joie a vite remplacé la fatigue. Et le récit de ce voyage religieux interrompu par une guerre vieille de 75 ans n'a pas tardé.

«Nous devions quitter Bethléem dimanche dernier. Mais après les tirs, tous les vols ont été annulés», explique Tysana Frederic. Commence alors une longue attente, ponctuée d'espoirs de retour et de vols annulés à nouveau. Ce n'est que jeudi que le groupe a quitté Bethléem pour se rendre en Jordanie en car. Puis, de l'aéroport d'Amman, les 36 Mauriciens ont rallié celui d'Ankara, et de là, ont pris un autre vol pour Istanbul. Un groupe a pris l'avion pour Maurice immédiatement. «Tous ces déplacements en trois jours, ça fatigue physiquement et moralement. Mais nous sommes finalement là», ajoute Tysana Frederic.

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Lorsque les sirènes ont retenti, explique cette maman de deux enfants, personne ne savait pas ce qui se passait. «À Maurice, nous vivons bien, heureusement. Nous ne sommes pas habitués à tout cela.» Puis, les premières explosions ont retenti. Il leur restait une dernière visite et des achats à effectuer. Mais le ministère du Tourisme de là-bas a tout de suite tout annulé, et tous les touristes ont été priés de regagner leur hôtel. «À Bethléem, nous étions en sécurité mais un peu perturbés car nous entendions toujours les bombardements. La situation était stressante non seulement pour nous, mais aussi pour nos proches car tout le monde regardait les infos», confie Tysana Frederic. Son époux a dû expliquer à ses enfants, en bas âge, qu'il y avait un confinement et que leur maman rentrerait plus tard pour ne pas leur faire peur.

Genette Puran était aussi dans ce groupe. Lorsque les bombardements ont commencé, leur guide a tout fait pour les rassurer. Malgré la sécurité de l'hôtel, comme Tysana, le bruit des bombardements la perturbait. D'ailleurs, Sylvio Sirop, son beau-frère, explique que la situation était stressante pour les proches aussi. «Au téléphone, elle nous disait que tout allait bien. Mais nous entendions les explosions ! On se demandait comment elle allait faire, comment le groupe allait gérer cela, comment ils allaient rentrer.»

Cependant, malgré tout le stress, Tysana Frederic affirme que le groupe a reçu toutes les assurances du diocèse, de leur agence de voyage et des autorités. «Ce n'est pas une situation normale, je ne sais pas ce qu'il fallait faire. Mais je trouve que tout a été très bien géré pour nous.» Les deux femmes, malgré la fatigue, se disent soulagées d'être de retour dans leur paisible pays...

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