Soudan: Après six mois de guerre, l'inaction de la communauté internationale

Une famille de réfugiés du Darfour, au Soudan, fuit vers la ville frontalière d'Adre, au Tchad.

Au Soudan, alors que la guerre dure depuis six mois, entre le chef de l'armée, le général Abdel Fatah al-Burhan, et le chef des paramilitaires, le général Mohamed Hamdan Daglo, dit Hemedti. La situation humanitaire est catastrophique alertent différentes organisations. Plus de cinq millions de déplacés, 25 millions de personnes - soit la moitié de la population - ont besoin d'aide alimentaire. Organisations et observateurs dénoncent l'inaction de la communauté internationale.

« Le silence de la communauté internationale est assourdissant », commente un humanitaire sur les réseaux sociaux. Six mois après le début du conflit, aucune des trois médiations pour obtenir un cessez-le-feu entre les deux belligérants n'a abouti.

Trop de médiation, un manque de stratégie, de volonté politique, souligne un chercheur. Et des acteurs régionaux aux intérêts divergents qui attisent le conflit. L'Arabie saoudite et l'Égypte - qui ont tout fait pour torpiller les discussions avec les civils il y a un an - soutiennent aujourd'hui le général al-Burhan. Le Caire lui aurait d'ailleurs livré des drones le mois dernier, selon la presse américaine. Le chef de l'armée bénéficie également du soutien du Qatar et de la Turquie.

L'ONU paralysée

Les Émirats arabes unis ont eux choisi de soutenir le général Hemedti, pour assurer leur intérêt dans le pays, notamment l'exportation d'or, explique un chercheur. Dubaï est aussi accusé de lui avoir fourni des armes via le Tchad et la Libye, malgré un embargo décrété sur le Darfour.

L'ONU, elle, est paralysée. Moscou et Pékin bloquant toute résolution en faveur du Soudan. L'Union européenne est peu crédible, car son image a été ternie par son association avec l'ancien régime au nom de la politique migratoire. Quant à l'Union africaine, elle s'est contentée de suspendre le Soudan. Et à l'ONU, aucun pays africains n'a voté pour l'envoi d'une mission d'enquête sur des violations des droits de l'homme.

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