Tunisie: Liberté des prix - Il y a des limites à ne pas franchir

17 Octobre 2023

Jamais le pays n'a connu une telle dérive au niveau des prix et des pratiques commerciales.

En dépit des efforts incessants des autorités pour maîtriser cette vague inédite, les profiteurs utilisent toutes les astuces pour contourner la loi et imposer leurs propres règles.

Parmi ces manoeuvres, il y a le recours aux pénuries artificielles des matières de première nécessité (notamment les produits subventionnés).

Mais, sur ce volet, il n'est pas possible d'augmenter les prix. En théorie, bien sûr.

Des prix injustifiés !

Car de nombreux commerçants n'hésitent pas à vendre certaines marchandises à des prix plus élevés que ceux officiels.

C'est le cas de l'huile subventionnée, si elle se trouve, du sucre ou du café, etc. Mais ce qui ne manque pas d'intriguer c'est la vitesse à laquelle se font ces augmentations.

Il ne se passe pas un mois sans qu'on ne remarque que tel article a enregistré une hausse, sans la moindre explication ou justification.

La viande rouge, par exemple, voit ses prix monter à une vitesse vertigineuse. Elle ne semble pas connaître de plafond.

Les bouchers se permettent tout sans aucun égard aux consommateurs.

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Tout ce que l'on pourra dire à propos des problèmes que connaît le cheptel et les difficultés rencontrées par les agriculteurs pour nourrir leur bétail ne suffira pas à justifier ces augmentations folles qui dépassent tout entendement. Ils expliquent ce comportement par l'argument fallacieux de la liberté des prix.

Ce qui est, totalement, déraisonnable. En effet, la liberté des prix ne signifie pas augmentation incessante des prix. Il y a, quand il le faut, des baisses.

Ce qui n'est jamais reconnu par ces bouchers. De plus, chaque augmentation doit être justifiée logiquement sans dépasser les limites du tolérable.

Les différents acteurs économiques sont appelés à revoir la loi qui a instauré le régime de la liberté des prix et la concurrence.

Nous pouvons dire que, dans tous les domaines, les pratiques ne tiennent compte d'aucune des dispositions réglementaires édictées par les lois n°91-64 du 29 juillet 1991 et n°93-83 du 26 juillet 1993 sur la concurrence et les prix ainsi que la loi n°2015-36 du 15 septembre 2015 relative à la réorganisation de la concurrence et des prix.

Les hausses continuent

Dans ce contexte, marchands de produits de quincaillerie, de pièces de rechange automobiles, de téléphonie et accessoires etc. sont à mettre dans le même sac.

Les entorses aux règles sont légion. Pourtant, on aimerait leur rafraîchir la mémoire en leur rappelant que les lois susmentionnées ont, entre autres objectifs, «de définir les dispositions régissant la liberté des prix et d'établir les règles présidant à la libre concurrence et d'établir, à cet effet, les obligations mises à la charge des producteurs, commerçants, prestataires de services et tous autres intermédiaires et tendent à prévenir toute pratique anticoncurrentielle, à assurer la transparence des prix et à enrayer les pratiques restrictives et les hausses illicites de prix».

Ce que l'on constate dans la réalité n'a aucun rapport avec les principes énoncés.

Chacun est libre de fixer ses prix et de les imposer aux consommateurs. Ce dernier n'a aucun recours. Il se contente de subir.

En fin de compte, ce que l'on peut dire à propos des viandes est valable, aussi, pour d'autres produits de forte consommation.

Les fruits, sans exception, sont hors de portée des clients ordinaires.

Les dattes ou l'huile d'olive, qui ne sont pas issues de la cueillette de cette saison, connaissent des hausses inconcevables.

Concernant l'huile d'olive, on annonce pour les prochains jours des prix allant jusqu'à 30 dinars/litre ! Mais, d'ores et déjà, elle est écoulée à plus de 20 dinars/litre.

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