Madagascar: Parlement -Deux chambres, deux ambiances

Le coup d'envoi de la deuxième session ordinaire du Parlement à été donné hier.

L'ambiance dans les deux chambres diffère, ainsi que le discours des deux chefs de file du Parlement, Christine Razanamahasoa, de l'Assemblée Nationale, et Richard Ravalomanana, du Sénat.

Deux chambres, deux ambiances. À l'occasion de l'ouverture de la deuxième session ordinaire du Parlement, la réalité au sein des deux chambres diffère, avec un ambiance explosive à l'Assemblée Nationale et un calme relatif au Sénat.

Si le général Richard Ravalomanana a prôné un discours d'apaisement, Christina Razanamahasoa a lancé un appel à tous les acteurs de la sphère politique pour prendre leurs responsabilités vis-à-vis du climat politique complexe du moment.

Elle a sommé aussi les membres de la communauté internationale présents à la séance d'agir, de ne pas rester stoïques face à la situation sociopolitique du pays.

Selon Arnaud Guillois, ambassadeur de France, la communauté internationale ne veut que la tenue de l'élection présidentielle pour le 16 novembre prochain, mais le pays a un grand besoin d'apaisement.

Il déclare que la communauté internationale ne se positionne pas par rapport à la politique malgache, mais se place plutôt du côté de la démocratie.

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Aux environs de 11 heures, Christine Razanamahasoa, présidente de l'Assemblée Nationale, a débarqué à Tsimbazaza et a été reçue en fanfare par des militaires.

Manifestation

Mais avant le début officiel de la session, les députés partisans du mouvement du collectif des onze candidats sont montés au créneau pour déclarer leur mécontentement vis-à-vis de l'administration actuelle. Membres du gouvernement collégial, président de la CENI, président du Sénat et plusieurs membres de la communauté internationale ont tous été présents pour assister à l'ouverture de la session parlementaire d'octobre à l'Assemblée.

Chose curieuse, les ambassadeurs et diplomates présents à l'Assemblée Nationale n'ont pas assisté à l'ouverture de la session du Sénat hier dans l'après-midi.

La raison de cela n'est pas encore connue mais avec l'événement qui s'est produit à l'Assemblée Nationale hier, il est sûr que les membres de la communauté internationale sont au parfum concernant la situation politique du pays.

La première journée de la deuxième session ordinaire de l'Assemblée Nationale a tourné à la manifestation des députés pro-collectif des onze candidats. Ils étaient tous habillés de blanc et ont levés des pancartes et des banderoles visant le Premier ministre et chef du gouvernement collégial, Christian Ntsay.

À chaque phrase prononcée par la présidente de la chambre basse, ces députés criaient à la destitution de Christian Ntsay et à l'illégalité de sa prise de pouvoir, qui, pour eux, est un coup d'État institutionnel.

Le discours de Christine Razanamahasoa n'a fait qu'attiser la ferveur des députés partisans du collectif des onze candidats.

Les parlementaires de la plateforme politique IRD sont sortis de la salle de réunion dépités, sauf le député Paul bert Rahasimanana dit « Rossy », qui s'est dit centriste et n'a pas voulu se prononcer sur sa tendance politique du moment.

Il a quand même tenu à préciser que ce n'était pas les populations des bas quartiers qui perturbaient la manifestation des onze candidats mais il y a deux personnes qui veulent provoquer la guerre civile au pays.

Rossy s'est aligné aux dires de la présidente de l'Assemblée Nationale, déclarant qu'elle a été élue à l'unanimité par les députés et que c'est une chose qui n'est jamais arrivée depuis plus de soixante ans.

De son côté, Richard Ravalomanana, nouveau président du Sénat, a stipulé qu'il n'aurait pas de réaction face au discours de Christine Razanamahasoa, disant qu'il n'a ni le droit ni l'obligation de juger la présidente de la chambre basse.

Elle a le droit selon lui de dire ce qu'elle veut, vu sa stature et sa responsabilité.

À noter que les discours de la numéro Une de l'Assemblée Nationale, en malgache et en français, diffèrent sur quelques points.

Si dans son allocution dans la langue natale, elle a lancé un appel à la responsabilisation et la conscientisation des acteurs politiques nationaux et internationaux, dans son discours dans la langue de Molière, elle a appelé la communauté internationale à agir et ne pas rester stoïque face au climat politique complexe actuel.

La suite de cette deuxième session ordinaire de l'Assemblée Nationale risque d'être intéressante pour l'opinion, vu les circonstances d'hier.

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