Cameroun: Mandat d'arrêt pour avoir dénoncé un 'faux médecin' - Une affaire déconcertante au cameroun

19 Octobre 2023

Au Cameroun, une affaire aussi étrange qu'intrigante a récemment pris de l'ampleur. WAKA DANIEL, un Camerounais résidant en Norvège, a dénoncé sur les réseaux sociaux depuis plusieurs mois des actes de corruption présumés perpétrés par le Dr. Doka Titus, actuel Directeur de l'OEuvre de Santé de l'Église Évangélique Luthérienne du Cameroun. Cette dénonciation a conduit à une réaction des plus surprenantes.

Le Dr. Doka est au coeur de cette controverse depuis plusieurs années. Il est accusé d'avoir pratiqué des opérations oculaires sur des patients, les laissant dans un état préoccupant, avec une perte de vue atteignant jusqu'à 90 %. Alors que certaines victimes ont choisi de briser le silence pour témoigner des préjudices qu'elles ont subis, le Dr. Doka, présenté comme un ophtalmologue, est maintenant soupçonné de n'avoir ni de doctorat ni de diplôme de spécialiste en ophtalmologie.

Une enquête approfondie a révélé que le Dr. Doka exerce dans la ville de Ngaoundéré, mais il est introuvable sur le site de l'Ordre National des Médecins du Cameroun. Cette constatation soulève des questions sérieuses sur sa légitimité en tant que professionnel de la santé et sur la validité de ses qualifications.

Face à cette situation, le procureur de Ngaoundéré, Louis Omgba Mendouga, a pris une décision étonnante. Plutôt que de lancer une enquête pour vérifier la véracité des allégations contre le Dr. Doka, le procureur a délivré un mandat d'arrêt à l'encontre de WAKA DANIEL, la personne qui a fait les dénonciations. Ce mandat d'arrêt est assorti d'une interdiction de quitter le territoire.

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Cette réaction immédiate et draconienne a soulevé des inquiétudes quant au respect des droits de l'accusateur, qui affirme connaître le Dr. Doka et considère qu'il s'agit d'un usurpateur, d'un imposteur mettant potentiellement la vie des citoyens en danger.

Il est devenu impératif de se pencher sur cette affaire de manière équilibrée et équitable. Il est essentiel de protéger le droit à la liberté d'expression et le devoir de signaler des préoccupations légitimes concernant la sécurité publique. La délivrance d'un mandat d'arrêt sans une enquête préalable soulève des questions sur la justice et la transparence du système judiciaire dans cette affaire troublante.

Alors que cette affaire continue à évoluer, il est impératif que les autorités compétentes mènent une enquête approfondie et impartiale pour établir la vérité et protéger les droits de tous les citoyens impliqués. Il reste à voir comment cette situation sera résolue et quelles répercussions elle aura sur le système de santé et le respect des droits de l'homme au Cameroun.

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