Afrique: Les dirigeant·e·s du monde doivent demander aux Émirats arabes unis de libérer Ahmed Mansoor à l'approche de la COP28

communiqué de presse

Le 22 octobre, le défenseur des droits humains émirien Ahmed Mansoor sera pour la septième année consécutive derrière les barreaux au moment de son anniversaire. Aya Majzoub, directrice adjointe du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d'Amnesty International, a déclaré au sujet du maintien en détention arbitraire de cet homme :

« Alors que la communauté internationale se prépare à se réunir à Dubaï en novembre pour la COP28, la conférence annuelle sur le climat, Ahmed Mansoor est toujours injustement persécuté et maintenu en détention sept ans après son arrestation. La communauté internationale devrait condamner publiquement cette parodie de justice et faire pression sur les autorités émiriennes pour qu'elles le libèrent immédiatement. »

« Les EAU ont évoqué la nécessité de faire « entendre les voix » lors de la COP28, mais elles continuent d'étouffer la voix de ce militant des droits humains depuis 2017, tout comme elles ont étouffé celles de dizaines d'autres dissident·e·s avant lui.

« Après l'incarcération de défenseurs des droits fondamentaux tels que Mohamed al Roken et Mohamed al Mansoori à la suite des arrestations massives et du procès de 2012-2013 d'une flagrante inéquité, Ahmed Mansoor a courageusement continué de travailler ouvertement pour la promotion et la protection des droits humains dans son pays.

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Quand le gouvernement des EAU a arrêté Ahmed Mansoor, en mars 2017, il n'a même pas tenté de dissimuler le fait qu'il le considérait comme un « criminel » pour des motifs directement liés à l'exercice pacifique de son droit à la liberté d'expressionAya Majzoub, directrice adjointe du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d'Amnesty International

« Quand le gouvernement des EAU a arrêté Ahmed Mansoor, en mars 2017, il n'a même pas tenté de dissimuler le fait qu'il le considérait comme un « criminel » pour des motifs directement liés à l'exercice pacifique de son droit à la liberté d'expression, l'accusant d'avoir publié des « informations trompeuses » ayant « porté atteinte à l'image du pays ».

« Les autorités maintiennent Ahmed Mansoor, depuis son arrestation, en détention à l'isolement et elles le privent de livres, de matériel d'écriture et de produits d'hygiène élémentaires. Il s'agit d'un traitement cruel et dégradant, qui, en raison de l'isolement extrêmement prolongé auquel il est soumis et qui le prive de contacts humains, pourrait également constituer une torture psychologique.

« Le maintien en détention arbitraire d'Ahmed Mansoor et d'autres dissidents pacifiques montre bien que la communauté internationale doit de toute urgence user de son influence pour pousser les autorités des EAU à libérer immédiatement toutes les personnes détenues arbitrairement et à lever les restrictions des droits à la liberté d'expression et d'association à l'approche de la COP28. »

Le maintien en détention arbitraire d'Ahmed Mansoor et d'autres dissidents pacifiques montre bien que la communauté internationale doit de toute urgence user de son influence pour pousser les autorités des EAU à libérer immédiatement toutes les personnes détenues arbitrairement et à lever les restrictions des droits à la liberté d'expression et d'association à l'approche de la COP28Aya Majzoub, directrice adjointe du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d'Amnesty International

Complément d'information

Avant l'arrestation arbitraire d'Ahmed Mansoor en 2017, les Émirats arabes unis (EAU) avaient arrêté des dizaines de personnes qui ont été jugées dans le cadre d'un procès collectif, manifestement inéquitable. Le procès de ces 94 personnes s'est conclu en 2013. Soixante d'entre elles sont actuellement en prison.

Au moment où nous écrivions ces lignes, au moins 11 de ces prisonniers étaient détenus au secret et privés de toute visite et de communications téléphoniques avec leur famille depuis le mois de juillet. Selon des sources locales dans le milieu de la défense des droits humains et des proches de prisonniers, leur nombre serait beaucoup plus élevé.

Les EAU accueillent cette année la 28e réunion annuelle de la « Conférence des Parties » à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, dite COP28, qui débutera le 30 novembre 2023. Cependant, compte tenu des restrictions de l'espace civique et de la répression des droits à la liberté d'expression et d'association, la conférence sera privée de voix émiriennes crédibles pour la défense des droits fondamentaux dans le pays.

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