Madagascar: Collectif des candidats - La marche pacifique dispersée

La manifestation des onze candidats vire à la violence hier avec l'intervention des bombes lacrymogènes lancées par les éléments des forces de l'ordre. Cela a causé des blessés et perturbé la circulation d'Itaosy.

Après deux jours de marche pacifique, la manifestation initiée par le collectif des candidats hier vire à la violence avec l'intervention musclée des éléments des forces de l'ordre qui ont dû déployer les bombes lacrymogènes pour disperser la foule.

La marche d'hier a été axée à Itaosy et devait se terminer du côté d'Itaosy Cité où les candidats devaient prononcer leurs discours et un mini spectacle avec plusieurs artistes partisans du mouvement devait se tenir comme la veille à Mahamasina. Mais la marche pacifique d'hier est l'une des plus violentes depuis le début du mouvement avec pas moins de trois blessés, des enfants en bas âge et leurs mères qui suffoquent au sein du CSB II, cité des assureurs, avec les bombées lacrymogènes qui sont tombes sur les rues d'Itaosy après le retour au calme.

Avant même l'arrivée des manifestants à la cité, les éléments des forces de l'ordre ont confisqué les matériels de sonorisation et le groupe électrogène du collectif sur le lieu où la manifestation devait se finir pour la journée.

Pour Hajo Andrianainarivelo, président du parti MMM et candidat à l'élection présidentielle, le gouvernement actuel a peur d'une élection fiable crédible et avec la participation de tous et c'est pour cela qu'il utilise délibérément la répression contre des citoyens qui manifestent pacifiquement.

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Une marche compromise

Depuis la grande marche de samedi dernier, qui n'a pas abouti avec la tentative de rejoindre en premier lieu le centre-ville et en second lieu la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) en fin d'après-midi, les partisans du collectif continuent de venir en nombre lors des meetings.

L'intervention des forces de l'ordre a duré quelques heures vu la volonté des manifestants dont quelques-uns ont même pu passer le barrage érigé par les forces de l'ordre et ont tout de même pu atteindre le quartier de Cité Itaosy.

L'utilisation des bombes lacrymogènes est justifiée par Angelo Ravelonarivo, Préfet d'Antananarivo par des faits que le collectif des candidats ait changé le lieu pour terminer la marche d'hier et les forces ont été obligés de faire une intervention assez musclée.

« Il y avait une discussion au préalable entre les membres du collectif et nous. Lors de ces discussions, il a été conclu qu'ils n'iront pas dans le quartier de la Cité mais on a été étonnés qu'en arrivant sur les lieux, ils ont changé subitement d'itinéraire, ce qui a amené les éléments des forces de défense et de sécurité à intervenir, » fustige-t-il.

Avec la décision de la préfecture de la ville d'Antananarivo hier dans la soirée, la suite de la marche pacifique risque d'être compromise. Sauf si les onze candidats décident de respecter la décision et formuler une demande de régime d'autorisation pour se réunir dans un lieu clos qui n'est pas forcément dans une salle.

Ou de ne pas prendre compte de la décision et continuer la marche pacifique dans les rues de la capitale. Reste à savoir ce qu'ils vont faire. Ce qui est sûr, c'est qu'ils vont réagir dès que possible à cette décision.

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