Afrique: Les immortelles chansons d'Afrique - « Badetty » de Mpassi Mermans

Guitariste au style singulier, Mpassi Mermans a apporté au sein de l'orchestre Bantous de la Capitale une autre couleur. Auteur-compositeur, il signa en 1970, « Badetty », un bijou dans l'écrin musical congolais.

« Badetty » figure au numéro un de la face A du disque 33 tours, enregistré à la Société congolaise du disque (Socodi) et référencé Ah-004. Sur la pochette du disque de couleur rose intitulé « De Brazzaville à

La Havane avec Les Bantous de la Capitale », on y voit Nino Malapet seul.

Cette chanson fut écrite par Mermans dans le but de conscientiser sa femme Françoise Badetty qui, pendant les périodes de crise, s'empressait d'aller exposer les défauts de son mari chez sa famille, alors que le mari couvrait ses défauts.

« Ah ! C'est pas possible, Badetty ngai na yo to boyana mon amour na likambo oyo na yebi tina te. Ah na lingi te na bala mwasi mosusu a ya ko niokolo bana oyo to boti ngai na yo ». « Ah ! Ce n'est pas possible, Badetty que toi et moi, nous nous séparons, mon amour, pour une affaire dont je ne connais absolument rien.

Ah ! Je ne veux pas d'une autre femme qui viendrait faire souffrir nos enfants.

Dans la première partie de cette mélopée, le chant polyphonique est réalisé par Pamelo, Kosmos et Théo Bitsikou.

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Ce chant est, de temps en temps, nourri par un solo de cornet exécuté avec maestria par Sammy Trompette.

Le chant sert de question et le cornet de réponse.

La seconde partie, quant à elle, est introduite par la tumba de Pandi, suivie de la guitare rythmique de Samba Mascott qui est soutenu par la basse de Ntaloulou. Ici, Pandi, disons-le, réalise les battements avant-gardistes du hip-hop.

Le chant est alimenté par les jeux de guitare solo de Mermans en respectant toujours la forme de question-réponse.

On note dans cette partie un break de deux minutes quarante secondes dont une minute et quatre secondes ont été réservées à Mpassi Ngongo Mermans qui y démontre ses performances souvent méconnues.

Le reste du break est marqué par la magnifique conversation musicale entre la guitare solo, le cornet de Sammy Trompette, les deux saxophones ténors de Nino Malapet et Nona Arthur.

Né le 25 novembre 1942 à Madzia, dans le département du Pool, Mpassi Mermans a considérablement participé à la naissance de la quatrième guitare (guitare mi-solo), avec les Bantous de la Capitale, dans la rumba congolaise et même en Afrique.

C'est en 1958 qu'il crée « Syncope Jazz », son premier groupe. Ce groupe deviendra en 1960 « Mando Negro ».

En juillet 1963, il intègre le légendaire Bantous de Capitale en même temps que Pamelo et Samba Mascott avec qui il a formé un duo générant des sonorités purement fantastiques.

En 1972, après le schisme des Bantous, il sera avec Nganga Edo et Théo Bitsikou pour créer les Nzoy.

Après qu'il a fondé l'orchestre Lissolo et cofondé les Bantous Monuments, il retournera dans les Bantous de la Capitale jusqu'à sa mort le 28 décembre 2022.

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