Madagascar: Rue publique

Le Préfet d'Antananarivo vient de durcir les formalités pour les manifestations de rue.

C'est un cran d'arrêt pour les manifestations en dehors de la campagne électorale.

C’est  une mesure prise après les affrontements entre les partisans des deux camps ces derniers jours.

Qu'on le veuille ou non, les manifestations de rue perturbent les activités quotidiennes diverses, la circulation, le commerce, le transport, le fonctionnement des écoles...

La circulation à Mahamasina a été complètement bloquée pendant quelques heures avant-hier lors du meeting du collectif des candidats.

Le fait que les revendications soient faites au nom du « peuple », des générations futures, de la démocratie ne justifie pas qu'on empêche les autres composantes de la société « non-alignées » de vaquer à leurs occupations habituelles.

Depuis dix jours, la campagne électorale est ouverte.

Tous les candidats peuvent en profiter quelle que soit leur position par rapport à l'élection.

Maintenant avec la nouvelle disposition prise par le préfet, la marge de manoeuvre du collectif des candidats se rétrécit. Sans la rue justement, il est difficile de renverser la vapeur dans ce bras de fer avec le pouvoir.

Pour faire céder le gouvernement et l'obliger à aller dans les négociations comme l'opposition le veut, il faut trouver d'autres arguments plus contraignants que les marches pacifiques. Pour le moment ce n'est pas le cas.

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Dans les crises antérieures en 2002, 2009, 2018, la crise s'est dénouée parce que les grévistes ont réussi à bloquer la machine administrative et à amener une partie des forces armées dans leur camp.

Du coup, le rapport des forces s'est penché en leur faveur.

On est loin de cette situation actuellement même si cela peut arriver au moment où on s'y attend le moins.

D'un côté comme de l'autre, l'affluence dans les meetings est relative.

Pourvoir  réunir cent mille personnes dans une ville de trois millions d'habitants et dans un pays de onze millions d'électeurs doit être pris dans une proportion appropriée.
L’histoire  a montré que l'affluence est souvent trompeuse.

Les électeurs ne se trouvent pas tous dans les meetings.

La majorité subit les affres du délestage, des coupures criminelles d'eau, de l'insécurité...

La meilleure campagne électorale consiste à proposer des solutions d'urgence et à terme à ces problèmes sociaux qui tétanisent la population au point qu'elle cède facilement à la tentation de la rue publique depuis un demi-siècle.

Ce n'est pas sorcier finalement. .

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