Madagascar: Andry Rajoelina / Christine Razanamahasoa - Divergence de vues sur la « guerre fratricide »

L'ancien président de la République et l'actuelle présidente de l'Assemblée nationale ont des manières différentes d'analyser la situation dans le pays.

« Guerre fratricide »

Dans son acception première, cela signifie meurtre d'un frère ou d'une soeur. Par extension, il s'agit d'une guerre entre frères et/ou soeurs. Christine Razanamahasoa et Andry Rajoelina ont utilisé la même expression à un jour d'intervalle. La présidente de l'Assemblée nationale dans son discours d'ouverture de la seconde session ordinaire à l'Hémicycle de Tsimbazaza le mardi 17 octobre et le président sortant au cours de l'entretien accordé à RFI et France 24 à l'Arena Ivandry, le mercredi 18 octobre.

Parti

« Les germes des provocations pour une guerre fratricide sont visibles et ne cessent de s'amplifier », avait alerté la cheffe de la Représentation nationale. « Au sein de notre parti aujourd'hui, il y a une guerre fratricide de succession pendant cette période où je ne suis pas à la tête de l'Etat », déclare de son côté, l'ancien locataire d'Iavoloha. Pour lui, la guerre se situe au niveau de l'IRD. A la différence de l'actuelle présidente de la Chambre basse qui voit les choses à l'échelle de la nation, pour dire que « ce ne sont pas les mots qui manquent pour définir nos problèmes sociopolitiques »

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Crise

Christine Razanamahasoa va jusqu'à employer le mot « crise » dans son intervention. « On n'a plus besoin de crise politique à Madagascar qui divise les Malgaches, nous avons besoin de paix et de stabilité », devait marteler le candidat numéro 3. Avant de tenir au micro de RFI et France 24, les propos suivants : « L'opposition cherche par toutes les voies et moyens, à empêcher la tenue des élections, car ils savent pertinemment que je serai élu et la réalité sur le terrain le démontre ». La veille, la présidente de l'Assemblée nationale a fait remarquer que « dire que dans les conditions actuelles, seule la consultation du peuple par la voie des urnes est l'unique solution, alors que les normes morales et les normes universelles sont loin d'être remplies, ouvre la voie vers une spirale de crises ».

Peuple

Pour résumer, les deux personnalités ont chacune leur manière de voir ou d'entrevoir les choses. « Samy manana ny guerre fratricide io », pour reprendre le parler direct du peuple. La première des « Solombavambahoaka » de reconnaître que « notre peuple souffre de nos insuffisances et de nos incompétences. Notre peuple se sent désabusé ». Le TGV de rappeler : « J'ai promis à la population de rattraper le retard de développement à Madagascar ». Ce dernier, ajoute-t-il, « a besoin d'un leader, d'un homme d'Etat qui rassemble, qui unit le peuple, toutes les régions et fédère les forces armées ».

Matricide

C'est sans doute pour se (re) donner une image de rassembleur qu'Andry Rajoelina, connu pour être un grand communicateur, a choisi de porter une chemise blanche comme le « hetsika fotsy » mais frappée d'un « aloalo » orange, la couleur de son parti, durant son interview sur RFI et France 24 où entre le peu dit et le trop dit, il y a eu évidemment le non dit. « Dans ce pays, dire vrai et clamer la vérité dérange, défendre l'intérêt général pourrait être source d'ennuis », dixit la patronne de la Chambre basse qui risque de connaître le même sort que son ex-homologue de la Chambre haute. Elle pourrait être au centre d'une « guerre fratricide » entre ses frères et soeurs de l'IRD mais pas spécialement entre sa personne et le candidat numéro 3 qui a l'âge de son fils, à moins de se rendre coupable ou complice d'une « guerre matricide » qui ne pourra qu'exacerber la zizanie et la division parmi les « zanaka Mapar ».

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