Congo-Kinshasa: A Lubumbashi, un mouvement de grève des pétroliers et la pénurie de carburants durement ressentis

À Lubumbashi, l'une des plus grandes villes de la République démocratique du Congo (RDC) et chef-lieu de la province du Haut-Katanga, dans le sud de la RDC, un mouvement de grève des pétroliers touche durement les usagers. Reportage.

En République démocratique du Congo (RDC), toutes les stations-services du sud et de l'est du pays sont fermées depuis quatre jours. Il s'agit des stations de la région du Katanga, du Sud et du Nord-Kivu.

La raison ? Un mouvement de grève des pétroliers qui exigent du gouvernement congolais la révision à la hausse du prix du litre d'essence à la pompe suite à l'augmentation du prix du baril sur le plan mondial. Ils réclament aussi à l'État une compensation de plus d'1,7 million de dollars de manque à gagner enregistrés depuis juin. C'est le deuxième mouvement de grève des pétroliers en ce mois d'octobre.

De son côté, le gouvernement de la RDC s'est engagé au début du mois à répondre à ces revendications.

« J'ai sillonné la ville, on n'a pas trouvé de carburant »

Pendant ce temps, ce sont les usagers du quotidien qui en pâtissent car les prix des transports en commun se sont envolés. Exemple à la station-service de l'avenue Maman Irène à Lubumbashi. Une dizaine de véhicules et des motos font la file. À côté d'eux, des jeunes gens munis de bidons jaunes. Tous viennent chercher de l'essence. Mais la station est fermée. Freddy Musengo ne cache pas son désespoir : « Je suis là depuis 30 minutes mais je n'ai pas pu m'approvisionner en essence. J'ai sillonné la ville, on n'a pas trouvé de carburant. »

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Une pénurie qui dure dans toute la ville depuis quatre jours. Les conducteurs de bus de transport en commun voient leur activité baisser et font des pieds et des mains pour s'approvisionner, comme en témoigne ce chauffeur. « C'est difficile pour nous, nous ne pouvons pas travailler, glisse-t-il. Ce matin, j'ai acheté 5 litres chez les revendeurs à la sauvette à 30 000 FC [environ 18,50 euros, NDLR]. C'est très cher ».

Les pétroliers pour leur part demandent que le gouvernement paie le manque à gagner et instaure une nouvelle structuration du prix du pétrole. En réponse, il y a trois semaines, le ministre de l'Économie, Vital Kamerhe, avait pris cet engagement à Lubumbashi : « À partir du 15 octobre, nous disposerons des moyens provenant des banques et nous allons payer sensiblement le manque à gagner des sociétés pétrolières. Et nous allons faire une petite augmentation du prix qui puisse soulager et les pétroliers mais la population aussi. »

Depuis cette annonce, les pétroliers affirment que rien n'a été fait jusqu'à présent.

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