Tunisie: L'essentiel - Repenser les choix stratégiques de développement

25 Octobre 2023

L'effet combiné de la crise sanitaire (Covid 19), du conflit russo-ukrainien et de l'inflation a entraîné une détérioration remarquable des conditions socioéconomiques et une augmentation du coût de la vie. Cet état des choses est-il une fatalité à laquelle on ne peut remédier ? Non. Les opérateurs économiques tunisiens estiment qu'il est important de repenser nos choix stratégiques de développement pour sortir d'une croissance faible et volatile. L'important, c'est de réagir et de tirer des enseignements de l'impact des crises précitées sur notre économie.

La sécheresse, le stress hydrique, les changements climatiques, qui marquent la Tunisie à l'instar d'autres pays, incitent, en effet, à réajuster au mieux les orientations agricoles en faveur de cultures plus résilientes, moins consommatrices d'eau et de produits de première nécessité. Il n'est plus permis, ainsi, d'être dépendant du marché international.

Notons que les hausses des cours mondiaux des produits de base (blé, maïs, sucre, huile) ont été considérables et les tensions sur le marché mondial appelées à se poursuivre. Ainsi de l'amont à l'aval, les abus risquent d'augmenter avec des problèmes de disponibilité, alors qu'il faut constituer des stocks de sécurité. Il faut cependant se donner les moyens de réagir et produire ce que nous consommons mais aussi faire évoluer les habitudes de consommation en raison de la rareté de la ressource en eau et sa rationalisation.

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La souveraineté alimentaire dans le contexte de changement climatique passe en effet par le changement de modèle de production mais aussi de consommation. La question qui se pose aujourd'hui, avec acuité : comment peut-on tirer parti des incertitudes économiques et géopolitiques actuelles pour stimuler la croissance économique ? C'est justement en ces moments d'incertitude qu'il faut avoir de l'audace et capitaliser sur ses acquis pour relancer la croissance économique.

Au niveau international, il y a aujourd'hui de nombreuses opportunités à saisir. La crise sanitaire a laissé des séquelles importantes dans l'économie mondiale, mais elle a également permis l'apparition de nouvelles niches de croissance, tout en accélérant les changements géopolitiques. La question se pose aussi au niveau des risques potentiels pour la croissance économique de la Tunisie en 2024 et les années suivantes, et les solutions à mettre en œuvre pour les atténuer.

A l'évidence, comme pour toute activité, il y a toujours des risques dont il faut se prévenir. Il faudrait tout d'abord se concentrer sur la question du rendement agricole. La Tunisie est appelée à développer une résilience et à gérer plus efficacement les défis agricoles qu'elle connaît depuis des années. Ensuite, un risque majeur pourrait provenir de sources extérieures, telles qu'une hausse des devises, ou des fluctuations des matières premières. Selon les économistes, les prévisions restent entourées d'importants risques de détérioration en raison de divers facteurs.

Parmi ces facteurs figurent les tensions géopolitiques en augmentation, l'insécurité alimentaire à l'échelle mondiale, la possibilité d'effets inattendus résultant d'une politique monétaire plus stricte, les risques touchant la stabilité financière et l'augmentation des niveaux de dette.

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