Afrique: Les immortelles chansons d'Afrique - « Jalousie » de Nino Malapet

Saxophoniste de renommée internationale et pilier de l'empire Bantou de la Capitale, Nino Malapet a produit des sonorités magnifiques dans le paysage musical des deux rives du fleuve Congo. Arrangeur et auteur-compositeur, il signe vers la fin des années 1950, sa sublime chanson « Jalousie ».

Encouragé par le succès récolté par Essous avec ses deux morceaux « Baïla » et « Sérénade sentimentale », Nino Malapet à son tour va récidiver avec deux titres : « Jalousie » et « Panchita » qui figurent dans le disque 45 tours estampillé ESDF 1321. C'est grâce à la firme Esengo que ce disque paraît. Dans la chanson « Jalousie », l'auteur raconte l'histoire d'un amoureux qui manifeste un peu de la jalousie mais qui n'ose pas l'avouer auprès de sa muse. C'est pourquoi il affirme qu'il ne faut pas être sincère avec les femmes : « Yo soy poquito geloso, mi chiquita no lo sabe to davia, Tiene el alme muy grande, hay que no sinceria par mujer ». En français : « Je suis un tout petit peu jaloux, ma petite amie ne le sait pas encore, elle a une grande âme, il ne faut pas être sincère avec une femme ».

Cette chanson est un cha-cha-cha irrésistible écrit en espagnol par Nino et chanté par Philippes Lando, alias Rossignol, et Joseph Kabaselle, dit Kallé, dans l'orchestre Rock-A-Mambo. Ici, Tino Baroza excelle à la guitare solo, Nico à la rythmique, Roitelet à la contrebasse, Saturnin Pandi à la Tumba, Essous à la clarinette et Nino au Saxophone ténor. Le label Esengo, disons-le, sous l'initiative d'Henri Bowane, a eu l'ingénieuse idée de mettre sous sa coupe les orchestres African Jazz et le Conga Jazz auxquels il a ajouté à Rock-A-Mambo qui faisait déjà partie de son écurie. Notons que l'orchestre Rock-A-Mambo dont on parle peu fut le maître incontesté de la musique congolaise de 1957 à 1959, année durant laquelle il fut amputé de ses membres influents. Le grand Kallé le reconnaissait et jouait souvent avec cet ensemble qui, à mon sens, constitue la troisième école de la musique congolaise.

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Né à Brazzaville le 8 mars 1935 et décédé le 29 janvier 2012 à Brazzaville, Dieudonné Nino Malapet fut influencé par son oncle Emmanuel Damongo Dadet, créateur de l'orchestre Melo Congo, ancien sénateur du Moyen-Congo à Paris, ancien ambassadeur de la République du Congo aux Nations unies à New-York. Il a vécu avec son oncle dans ces deux capitales. En 1954, il est dans l'orchestre « Negro Jazz ». En 1957, il participe à la naissance de l'orchestre « Rock-A-Mambo » avec Jean Serge Essous, Philippes Lando (Rossignol), Roitelet. Après la dislocation à Pointe Noire en 1961 de cet orchestre dont il fut le chef, Nino a rejoint ses frères de l'orchestre Bantou. Il a été chef de l'orchestre Bantou après Essous. Grâce à son leadership, l'orchestre Bantou a pu résister à toutes les situations difficiles dont il a fait face. Lui et Pandi sont les seuls qui n'ont pas abandonné le navire Bantou jusqu'à leur mort.

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