Madagascar: DIANA - Des enfants retirés des mines d'or à Betsiaka

La région du Nord dispose d'une énorme potentialité minière, en particulier aurifère. Beaucoup d'enfants qui y ont été exploités, sont repris en main par l'Oscie et envoyés à l'école.

L'exploitation des gîtes aurifères de façon non rationnelle dans les mines de Betsiaka, n'est pas légale. Aussi, la retombée économique n'a aucune répercussion au niveau de la population locale. Pourtant, la vie des orpailleurs dépend de l'extraction de l'or depuis des années, mais l'exploitation est devenue difficile. Le village ne se développe pas et la vie économique de la population ne s'améliore pas. C'est le cas de Betsiaka, qui n'est qu'un site parmi tant d'autres dans la région où la pauvreté est un élément déterminant dans la ruée des enfants vers les sites miniers.

Bon nombre d'enfants qui travaillent dans ces mines artisanales, ne sont jamais allés à l'école et sont donc privés de l'acquisition de compétences essentielles à la vie, ainsi que de possibilités d'emploi futures. Certains vont à la fois à l'école et au travail dans les mines. D'autres ont définitivement tourné le dos aux études, en développant le goût de l'argent.

Ainsi, si la majorité des enfants vivent avec leurs parents et travaillent à leurs côtés, certains sont envoyés travailler dans la mine pour accroître le revenu familial.

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Or, l'exploitation minière est l'un des secteurs de travail les plus dangereux au monde, surtout les mines artisanales où ils sont engagés. La plupart des parents sont eux-mêmes orpailleurs et sont peu payés pour l'or qu'ils extraient, alors que les négociants et certains fonctionnaires locaux en retirent des profits considérables. C'est pourquoi certains enfants vivent ou travaillent également avec d'autres personnes, proches, des connaissances, voire des étrangers, et sont économiquement exploités.

Face à cette situation, la plateforme des Organisations de la société civile sur les industries extractives (Oscie) à Madagascar, qui regroupe en son sein dix entités, a lancé le projet « lutte contre le travail des enfants dans les sites aurifères de Betsiaka ».

L'organisation est une association de droit malgache, engagée dans la promotion de la transparence et de la redevabilité dans le secteur extractif, tout en promouvant les droits de l'homme, y compris ceux des enfants. Ce, en partenariat avec la Fondation canadienne d'initiatives locales.

Conscience collective

Le projet consiste à retirer des mines d'or les jeunes victimes et leur fournir une prise en charge de qualité, pour une réadaptation physique, psychologique et sociale. Les parents seront également soutenus pour la réintégration de leurs enfants dans le milieu scolaire. Le projet a également pour objectif de sensibiliser et de mobiliser les autorités locales et régionales, les parents, les collecteurs et les orpailleurs dans les villages cibles, pour créer une conscience collective en faveur de la protection des enfants contre toute forme d'exploitation dans le site aurifère.

Vers la fin du focus group, en vue d'identifier les activités génératrices de revenus porteurs pour les ménages cibles, les parents ont été informés de la prochaine étape de soutien dans le développement des activités adaptées et pertinentes pour les ménages très vulnérables. Cette étape implique la création d'une association et la formation des parents en gestion.

« Certes, l'Oscie oeuvre pour une bonne gouvernance des ressources minières et pétrolières à Madagascar, basée sur la transparence et la redevabilité. Mais elle protège aussi, et spécialement, ceux qui risquent de perdre leurs droits, notamment les enfants scolarisés. Nous luttons pour que les enfants ne soient pas privés de leurs droits, ils doivent étudier dans les endroits où il y a des mines », explique le coordonnateur national de l'Oscie, Clément Rabenandrasana. Et d'ajouter que la plupart des parents présents sont des parents seuls, élevant leurs enfants seuls (mères célibataires, veufs). Dans l'ensemble, ils sont motivés pour recevoir un soutien dans le domaine des activités génératrices de revenus, dont la majorité concerne le commerce.

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