Tunisie: Le président Saïed - Notre guerre est une guerre de 'libération' et non de 'criminalisation'

Tunis — Le président de la République, Kaïs Saïed, a déclaré, vendredi soir, dans une allocution télévisée à l'adresse des Tunisiens, que "Notre guerre est une guerre de libération et non de criminalisation.

Le président Saïed a redéfini les termes du débat, soulignant qu'il s'agit plutôt de "haute trahison envers le peuple Palestinien".

Cette position a été exprimée par le chef de l'Etat sur fond du débat enclenché au sein de l'hémicycle à propos du projet de loi sur la criminalisation de la normalisation avec l'entité sioniste.

Le président Saïed a regretté de voir la question palestinienne se muer en une joute oratoire infondée et en une fausse querelle juridique à l'heure où le peuple palestinien dans la bande de Gaza est en proie à des atrocités en série et une crise humanitaire sans précédent.

A ce titre, le président Saïed a tenu à rappeler que le terme "normalisation" ne figure pas dans son registre lexical et que cette expression procède d'un esprit "défaitiste et soumis" qui n'est pas le sien.

Il a souligné que le but de son allocution étant de dissiper des doutes et de répliquer à certaines voix sceptiques sur sa position autour de la normalisation avec l'entité sioniste, refusant de réduire les termes du débat sur la question palestinienne en une controverse juridique oiseuse et insensée.

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A ce titre, le président de la République a fait le distinguo entre les constitutions de 2022 et celle de 2014 s'agissant de leurs positions respectives vis-à-vis de la cause palestinienne.

Dans ce contexte, il a rappelé que l'incise de la Constitution de 2022 était plus progressiste que celle de 2014, en ce sens qu'elle est venue consacrer sans équivoque les droits légitimes des peuples à disposer d'eux-mêmes et le droit du peuple palestinien, en premier lieu, à récupérer sa terre spoliée et à établir son État indépendant avec pour capitale Al-Qods Al-Charif.

Ce qui, a-t-il ajouté, n'est pas le cas pour la constitution de 2014 qui s'est contentée d'une plate et timide allusion au "simple soutien" à la juste cause de tous les mouvements de libération, à leur tête le mouvement de libération de la Palestine.

Le président Saïed est revenu sur les dessous de la rédaction de la constitution de 2014, rappelant les navettes à répétition effectuées depuis 2011 par un sioniste (sans le citer) au Palais du Bardo ainsi que ses rencontres avec plusieurs membres de l'Assemblée nationale constituante de l'époque en Tunisie et à l'étranger.

Lorsqu'ils ont sollicité mon avis sur le projet de loi sur la criminalisation, examiné hier à l'ARP, j'ai réitéré la même position de principe selon laquelle il est question d'une "haute trahison", réaffirmant que ce sujet ne peut faire l'objet de concession, de chantage, ni de surenchère ou de pression d'une quelconque partie en Tunisie ou à l'étranger.

Le chef de l'Etat a appelé à s'inspirer de l'article 60 du code pénal qui définit le coupable de "trahison et énumère les différents cas de figure s'y rapportant.

Il a souligné que le texte de la constitution de 2022 a fixé avec soin et précision les attributions respectives dévolues au président de la République et au parlement.

En tout état de cause, la souveraineté appartient au seul peuple tunisien, lequel veut la libération de la Palestine, toute la Palestine, a tranché le chef de l'Etat, affirmant qu'"il s'agit d'une position exprimée, hier, aujourd'hui et demain".

Et le président Saïed de conclure que la libération des patries ne s'acquière pas par les textes ou les voeux pieux mais plutôt par les rudes épreuves et les généreux sacrifices.

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