Cameroun: Une tragédie à la prison centrale de Kondengui - Le drame d'Ambomo Amélie Princesse

6 Novembre 2023

La prison centrale de Kondengui, à Yaoundé, est actuellement le théâtre d'un scandale qui suscite l'indignation et l'inquiétude. Au coeur de cette tragédie se trouve Ambomo Amélie Princesse, une jeune fille de 22 ans qui a été soumise à un avortement forcé par l'administration de la prison, malgré son opposition catégorique. À la suite de cette intervention, Amélie Princesse a perdu une quantité alarmante de sang et se trouve actuellement dans un état critique.

Ambomo Amélie Princesse est incarcérée depuis près de quatre ans, détenue au quartier 5, local 5 de la prison centrale de Kondengui. Il y a environ deux mois, elle a obtenu une permission exceptionnelle pour quitter temporairement la prison et répondre à des besoins personnels. Profitant de cette opportunité, elle a eu des relations sexuelles avec son compagnon. À son retour en prison, elle a commencé à ressentir des malaises qui ont rapidement éveillé les soupçons de l'administration pénitentiaire quant à une éventuelle grossesse.

Le vendredi 3 novembre 2023, Amélie Princesse a été extraite de sa cellule pour subir une échographie dans une structure médicale extérieure. Les résultats de l'échographie ont confirmé une grossesse d'environ deux mois. Au lieu d'entreprendre les démarches nécessaires pour encadrer et suivre la détenue jusqu'à l'accouchement, les responsables de la prison ont pris la décision choquante de la faire avorter de force.

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Le samedi 4 novembre 2023, Amélie Princesse a été emmenée de la prison vers une destination inconnue, sans le consentement de sa famille ni l'approbation des autorités compétentes. À ce jour, ses proches et sa famille sont sans nouvelles d'elle, ce qui suscite une grande inquiétude quant à sa sécurité et sa santé.

Des informations provenant de plusieurs sources fiables au sein de l'administration pénitentiaire révèlent que la jeune femme de 22 ans lutte actuellement pour sa vie dans une clinique tenue secrète. Après l'avortement forcé, elle a perdu une quantité alarmante de sang et a déjà reçu quatre poches de sang depuis son admission à la clinique.

Cette tragédie met en évidence des violations graves des droits humains, le non-respect des procédures légales et l'absence de considération pour le bien-être et la santé d'Amélie Princesse. Il est impératif que les organismes de défense des droits humains, ainsi que les féministes, se penchent sur cette affaire et demandent des comptes aux responsables de la prison de Kondengui. La situation d'Amélie Princesse est un exemple alarmant de la nécessité d'une réforme profonde du système carcéral et de la protection des droits des détenus au Cameroun.

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