Congo-Kinshasa: Elections 2023, situation socio-économique - Jean-Oscar Ngalamulume crève l'abcès !

interview

A ces jours, tout le monde est focalisé sur l'organisation des élections, qui sont prévues au mois de décembre de cette année dans notre pays.

En tant qu'observateur avisé, quelle est votre lecture sur le processus électoral ?

Savez-vous la différence qu'il y a entre un politicien et un homme d'Etat? «Un politicien est celui qui pense régulièrement à la prochaine élection. Mais, un homme d'Etat est celui qui, plutôt, pense à la prochaine génération », selon James Freeman Clarke.

Seules, les élections ne garantissent pas la démocratie qui est d'ailleurs synonyme du respect des lois de la République.

Les lois sont plus au moins respectées dans une société où il y a la quantité suffisante des biens et des services par rapport aux besoins de la population.

Mais alors?

Prenons le cas d'un Enseignant qui est animé d'une volonté exceptionnelle de changer la mentalité qui, malheureusement a trois mois de loyer impayé, l'eau et l'électricité impayées, le minerval de ses enfants impayés.

Pour se rendre au travail, cet Enseignant se voit contraint d'emprunter de l'argent chez ses voisins pour payer le transport.

Lorsqu'il arrive à l'école, il passe un examen aux étudiants. Lesquels sur soixante-dix, quarante réussissent et les trente qui ont échoué s'organisent et préparent l'enveloppe qu'Ils présentent à cet enseignant, (qui est animé d'une volonté exceptionnelle de changer la mentalité), en s'adressant à lui en ces termes : "Monsieur le Professeur, nous savons que nous avons échoués à votre examen, ne voulant pas reprendre la même classe, voici le cadeau que nous vous apportons... Ma question s'adresse aux Chantres de changement des mentalités... A la place de ce Professeur, de quel côté vous pencherez-vous ?".

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Que proposeriez-vous à la place des élections, parce que vous dites qu'elles seules ne garantissent pas la démocratie?

Les régimes politiques qui se succèdent au Congo depuis 1960, devraient avoir comme préoccupation majeure, le rétablissement des équilibres économiques et sociaux rompus. En évitant des nombreuses déclarations et effets d'annonces à la place du débat en toute responsabilité sur un projet de bonne gouvernance, capable de favoriser la création des nombreux emplois et des salaires décents pour la meilleure consommation.

Il aurait fallu que la lutte de la classe politique congolaise s'inscrive plutôt dans un processus d'une rupture avec la mauvaise gouvernance, que celle qui consiste à accéder aux mêmes avantages sociaux à la place et lieu de ceux qui sont en charge de l'exercice étatique, tout en étant dépourvu d'un projet d'alternance, capable de rendre la confiance et l'espoir au peuple congolais.

Autrement dit: « La politique de ôte-toi delà que je m'y mette », tout en étant dépourvu d'un projet d'alternance, capable de sortir le pays du gouffre de la crise économique, sociale, sécuritaire et culturelle, voire même spirituelle qu'il est en train de traverser pendant cette période de l'histoire menacée.

Par ailleurs, il appartiendrait aux seuls, Congolais de se ressaisit et de se souvenir qu'ils ont effectivement le droit de disposer d'eux-mêmes, et que l'autodétermination (1) est un principe du droit international, qui d'ailleurs, a été » adopté par l'Assemblée générale des Nations Unies le 16 décembre 1966. »

De ce fait, les Congolais peuvent par exemple, prendre solennellement l'initiative de rallonger le Mandat présidentiel à un seul cycle unique de dix ans, non renouvelable. Parce que le Mandat de dix ans permettrait à l'Etat congolais de faire énormément des économies en évitant de gaspiller inutilement les fonds publics tous les cinq ans pour organiser les élections présidentielles dont les vainqueurs sont déjà connus d'avance.

Lorsqu'on nous observons la manière dont se gère le premier Mandat de cinq ans, il s'avère que le Président en exercice, après les deux premières années de sa gestion, bonne ou désastreuse, devient de plus en plus indisponible sur les grandes questions qui préoccupent la grande majorité de la population, parce qu'il est très préoccupé par la recherche des stratégies pour savoir, comment gagner le deuxième Mandat dont les élections sont prévues dans trois années à venir? Quel gâchis?

Pour être sincère avec vous, en Afrique souvent, le Président en exercice qui a la possibilité d'exercer le deuxième Mandat, n'organise jamais les élections pour proclamer quelqu'un d'autre vainqueur.

A quoi bon de multiplier les cycles électoraux, en gaspillant inutilement les fonds publics qui devraient servir à d'autres projets à caractère social, lorsqu'on connaît d'avance le vainqueur de ces élections-là ?

Alors, quels sont les mécanismes appropriés que vous proposeriez aux nouveaux dirigeants élus, pour sortir le pays du gouffre de toutes les crises que vous fustigez?

Depuis le début du siècle, les missions de l'Etat moderne, c'est-à-dire un État de droit, se sont de plus en plus diversifiées tout en entraînant ses objectifs vers la croissance économique qu'il doit atteindre. La croissance économique est dans une large mesure fonction de l'investissement, mais la composante la plus appréciée de l'investissement, ce sont, à la fois, les Capitaux Humain et Financier.

Du point de vue Capital humain, les Congolais sont estimés à plus de cent millions d'habitants.

Par conséquent, si l'Etat congolais facilitait la tâche à l'entrepreneuriat privé, seul capable de créer plus au moins cinquante millions d'emplois avec le salaire minimum, le SMIG (2) de cinq cents dollars par mois.

En faisant abstraction à entre 1000 et 250.000 dollars de salaires que touchent les privilégiés de régimes politiques par mois. Notre calcul est plutôt basé sur les 500 dollars de SMIG, sur lequel l'Etat va prélever cinquante dollars d'impôt par mois.

En multipliant les 50 dollars prélevés chaque mois par 50 Millions des Congolais qui travaillent.

L'Etat congolais réalisera 2 Milliards Cinq Cents Millions de dollars d'impôt par mois.

Et lorsqu'on multiplie les deux Milliards Cinq Cents Millions de dollars par douze mois.

L'Etat réaliserait trente Milliards de dollars d'impôt, uniquement sur la masse salariale.

Et lorsqu'on y ajoute les recettes des autres sources du revenus de l'Etat qui sont: la DGRAD, la DGI, la DOUANE, la DGM et d'autres services de taxes et d'impôts connexes....

Le Budget de l'Etat congolais peut-être facilement évalué entre soixante et Soixante-dix Milliards de dollars par an, grâce aux taxes et impôts.

La première source du revenu de l'Etat émane de taxes et d'impôts, grâce au Capital Humain qui est lamentablement négligeons au Congo.

Ne paiera l'impôt que le Congolais qui, quel que soit son rang social, grâce à son salaire paye son loyer, mange du premier au trente du mois, assume son transport, ses soins médicaux, paye les frais scolaires de ses enfants et épargne, ce Congolais-là paiera l'impôt à l'Etat.

D'où, nous disons :

∎Leyisa mpunda, qui est le Capital Humain. mpunda akoleyisa yo.

∎Salisa munu, munu salisa nge.

∎Unisadiye, nikusadiye.

∎Nngabuluishe bua nkuabuluisha.

∎Aidez-moi à vous aider.

∎Help me to help you.

L'Etat qui a plus d'argent dans la caisse, grâce aux taxes et impôts, peut réorganiser et équiper les services de renseignements, la Police, l'Armée et l'Administration Publique. Il payera décemment les fonctionnaires et les agents de l'Etat.

L'Etat qui a un bon Budget grâce aux taxes et l'impôt, peut réaliser les travaux publics en asphaltant les rues et les avenues. Il sera en mesure de construire des routes, des ponts, des hôpitaux, des écoles voire même des prisons.

Il peut même payer la bourse d'études aux enfants de l'école primaire, parce qu'il a les moyens de sa politique.

D'où, nous recommandons aux futurs dirigeants d'avoir une considération particulière du Capital Humain, en formant la main d'oeuvre et surtout la spécialiser. A faciliter la tâche à l'entrepreneuriat privé pour créer plus d'emplois et des salaires décents pour la meilleure consommation.

La Pros.: Et du point de vue capital financier?

Jon : Quant au Capital Financier, l'Etat congolais a deux possibilités, ou il auto-finance son Développement, ou il fait recours à la Communauté financière internationale. Du point de vue autofinancement, la réponse est certes non.

Pourquoi ? Parce que par l'autofinancement, nous entendons le prélèvement d'une partie de ses avoirs personnels, c'est-à-dire, l'épargne.

Attention, avant d'épargner, il faut avoir produit et commercialisé.

Lorsqu'on produit, on commercialise, on réalise les bénéfices dont on dépense une partie, et une autre on épargne pour faire face à ses dépenses le jour « J », sans faire recours à l'emprunt extérieur.

La grande question qui demeure est celle de savoir, qu'est-ce que le Congo produit et commercialise pour réaliser le bénéfice ?

Si la réponse est certes presque rien. Donc, la seule possibilité consiste à mobiliser les Capitaux frais sur le marché financier international, tout en renforçant le contrôle de l'affection de ces derniers vers le réaménagement des facteurs de la production, c'est-à-dire, la création des nombreux emplois et des salaires décents pour la meilleure consommation.

La Pros.: Quelles sont les causes majeures qui empêchent le Congo de mobiliser les capitaux frais sur le marché financier international?

JON: Qu'il s'agisse de l'accumulation primitive décrite par Marx au 19ème siècle ou le développement récent des sociétés multinationales, l'investisseur public ou privé à toujours besoin d'un cadre juridique, capable de garantir la paix durable et les mécanismes économiques.

N'est dit-on pas que : « Seule, la Justice élève la Nation ? »

(1) Autodétermination : Disposition Légale Adopté par l'Assemblée générale des Nations Unies le 16 décembre 1966, il est stipulé que : Tous les peuples ont le droit de disposer d'eux-mêmes. En vertu de ce droit, ils déterminent librement leur statut politique et assurent librement leur développement économique, social et culturel.

(2) SMIG : Le Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti


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