Sénégal: Qatar - Exposition internationale horticole de Doha - Le Sénégal replique la zone des Niayes, en reponse à la lutte contre desertification

6 Novembre 2023

(Doha) - L'exposition internationale horticole de Doha est lancée officiellement depuis le 02 novembre 2023 par l'Emir du Qatar, Cheikh Tamil Ben Ahmad Al Thani, sous le thème inspirant de «Désert vert, meilleur environnement». Cette manifestation majeure a été honoré de la présence de son Excellence Habidou Diallo, ambassadeur du Sénégal au Qatar, ainsi que de la Directrice générale de l'ASEPEX. Au coeur de cette exposition, la réplique du Sénégal de la zone des Niayes à Doha est une initiative importante, en réponse à la lutte contre la désertification et à la préservation de l'environnement. Le projet vise à restaurer et à protéger cette région côtière vitale du Sénégal, qui est menacée par la désertification et la dégradation de l'environnement.

La région des Niayes, située le long de la côte atlantique du Sénégal, est d'une importance capitale, en raison de son écosystème unique et de son rôle dans la sécurité alimentaire et la biodiversité. Elle est confrontée à des défis environnementaux tels que la déforestation, la salinisation des sols et la perte de terres arables. La réplique à Doha des Niayes vise à sensibiliser au rôle crucial de cette région dans la lutte contre la désertification. Cette initiative témoigne de l'engagement du Sénégal envers la durabilité environnementale et la coopération internationale, pour faire face aux défis mondiaux. Elle souligne également l'importance de la préservation des écosystèmes côtiers, de la gestion des ressources naturelles et de la lutte contre la désertification, pour assurer un avenir durable pour les générations futures.

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Une grande prouesse des aménagistes paysagers venus du Sénégal, pour avoir gratifié de leur savoir-faire et de leur expertise, en répliquant la zone des Niayes durant l'exposition internationale de Doha 2023. Un aménagement paysager du Pavillon Sénégal qui a suscité beaucoup de curiosité de la part des visiteurs et amoureux de la nature. Une réalisation rendue possible grâce au concours des techniciens et aménagistes du Laboratoire botanique et de biodiversité de l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar, de la Direction des Eaux et Forêts.

«C'est le modèle sénégalais que nous avons calqué au Qatar. Comme vous le voyez ici, nous avons représenté ce qui fait la spécificité du Sénégal. Vous avez les dunes avec des cuvettes maraichères, avec des dépressions lunaires», a indiqué le paysagiste Seydou Sidibé qui poursuit: «on a représenté le filao qui est une espèce très importante au Sénégal parce que les racines de cette espèce permettent de fixer les dunes et c'est grâce aux filaos que la zone des Niayes est ce qu'elle est aujourd'hui. En plus, cette bande de filaos, en empêchant l'érosion par le vent et l'avancée de la mer, permet aux forets intérieurs d'être protégées ; d'où la transition zone des Niayes, cuvette maraichère, dépression lunaire ensuite la zone forestière», a expliqué l'aménagiste. Pour lui, ce modèle a été choisi par les organisateurs car il peut s'adapter au désert. «On sait que ce modèle peut être adapté au désert parce qu'on sait que toutes les espèces qui ont été transportées ici ont été choisies pour répondre au besoin climatique du Qatar», a martelé M. Sidibé.

UN AMENAGEMENT QUI A REGENERE LA BIODIVERSITE DU PARC AL BIDDA

Le parc Al Bidda s'étend sur presque 1,7 millions de mètres-carrés. Auparavant, c'était un site désertique niché près du Palais de l'Emir. Il a été aménagé pour abriter les expositions horticoles de 79 pays participants, en plus du pays organisateur. La participation du Sénégal, avec près de 7 tonnes de plantes constituées de 120 espèces, a contribué à régénérer la biodiversité sur ce site. «Ce paysage peut régler le problème des changements climatiques. Quand on était là tout au début, vous vous disiez où sont les insectes ? Où sont les oiseaux ? Mais depuis qu'on a fait l'aménagement, on a commencé à apercevoir des insectes, les oiseaux ; c'est le retour de la biodiversité. (Lutter contre) Le changement climatique ce n'est pas seulement planter des arbres, mais c'est aussi le changement de biodiversité parce que c'est une interaction entre ces espèces, que çà soit végétales ou animales. C'est cette réponse qu'on essaie d'apporter», a indiqué ce dernier.

Pour lui, les Qataris et autres pays participants sont bien enthousiastes de la quantité de plantes et la réponse au thème «Désert vert, meilleur environnement». Selon l'aménagiste, des espèces comme le baobab, qui est l'emblème du Sénégal, le filao, le cocotier, le "kadd", le "tabba", le jatropha, le henné, l'anacarde, la mangue, l'avocat, le citron et d'autres espèces forestières ont été utilisée pour l'aménagement du Pavillon du Sénégal. Et ce dernier d'annoncer que, sous peu, des produits horticoles comme le "bissap", le "madd", entre autres produits venant du Sénégal, seront bien présents et commercialisés au Qatar.

UN CARREFOUR ESSENTIEL POUR LE TRANSFERT DE TECHNOLOGIES

L'exposition internationale horticole de Doha se positionne comme un événement incontournable dans le domaine de horticulture, de l'agriculture et de l'environnement mais également de transferts de technologies et de savoir-faire. Cet événement de renom joue un rôle crucial en tant que point de convergence pour le partage de technologies de pointe et de connaissances pour une agriculture durable, de la gestion de l'eau, avec des systèmes d'irrigations innovants, pour faire face au défi des changements climatiques.

Les professionnels de l'horticulture ont visité les pavillons des autres pays tels que le Japon, l'Arabie Saoudite, la Turquie et le Qatar. Des rencontres "Be to be" entre professionnels et ceux des autres pays pour ouvrir de nouvelles perspectives. C'est ainsi que le système d'irrigation des plantes a beaucoup inspiré l'agronome et expert en irrigation Pape Diop. «Nous avons visité pas mal de stands, on a eu à rencontrer des acteurs de l'horticulture et on a échangé sur les techniques d'irrigation, la façon dont on fait de l'irrigation avec beaucoup d'économie d'énergie, de temps et d'eau», a laissé entendre M. Diop qui soutient que même s'il y a des avancées dans ce domaine au Sénégal, avec le goutte-à-goutte, il y a une différence significative.

«Ici, c'est la technologie high tech, avec de grands moyens. Mais au Sénégal, on fait de l'irrigation avec des drones, aspersions, lasers, entre autres. Ce sont des systèmes qu'on fait ici, mais qu'on essaie de faire au Sénégal», renseigne le président du GIE Koki Energie. Revenant sur les technologies modernes d'irrigation des autre pays, ce dernier dira : «C'est l'avancée technologique du système d'irrigation horticole. Maintenant, l'eau se fait rare, surtout dans certains pays.

Donc, il faut s'adapter à cette situation, s'adapter à l'environnement. Vous voyez, avec l'effet de la destruction de la nature, il faut s'adapter. Donc, ce qui m'a vraiment frappé, c'est le système high tech ici, même dans les maisons on peut faire de l'horticulture très modeste, très moderne et saine», a expliqué l'expert en irrigation. A son avis, le système de travail doit être amélioré, donnant l'exemple du Pavillon du Japon. Là, le système de fertilisation a été fait, par contre, au Sénégal, c'est le naturel. Le président du GIE Koki Energie a soutenu que la rencontre promet des perspectives nouvelles pour les professionnels pour favoriser la croissance du secteur, vital pour la sécurité alimentaire.

Pour sa part, la responsable de la société SEPAM-SA (Societe d'Exportation de produits agricoles et maraîchers) soutient que l'exposition c'est également venir explorer les opportunités d'affaires. «Nous sommes venus, invité par l'ASEPEX, pour chercher à être présent sur le marché Qatari. Nous faisons des haricots-vers, de la mangue, du melon aussi et de la tomate et nous sommes déjà présents sur le marché Européen. Et nous savons qu'ils sont très exigeants en termes de qualité. Actuellement, nous sommes en train de voir les opportunités qu'offre le marché», a expliqué Maréme Diène, responsable de la SEPAM-SA, implantée dans la zone rurale de Keur Momar Sarr et qui emploie en moyenne près de 2000 personnes en périodes de production. Cette exploitation lutte en grande partie contre le chômage des jeunes. «C'est un pays qui importe beaucoup de fruits, ils m'ont demandé par rapport à la mangue. Et nous, nous produisons de la bonne mangue, nous faisons la variété "kent" qui est bien appréciée sur le plan international. Nous espérons que nous pourrons percer le marché Qatari», a soutenu Marieme Diop, avec assurance.

En somme, les expositions horticoles internationales sont des plates-formes essentielles qui promeuvent la coopération à l'échelle mondiale et facilitent le transfert de connaissances dans le domaine de l'horticulture et de l'agriculture.

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