Congo-Kinshasa: Interview. Dr Boms Bonyoma - 'Avec l'appui des partenaires dont l'Unicef, il est possible d'éradiquer la polio à la Tshopo'

interview

Au cours d'une interview accordée au Courrier de Kinshasa parti documenter tous les efforts fournis par la province de la Tshopo dans la riposte contre la polio, le médecin chef d'antenne Programme élargi de vaccination (PEV)/Kisangani a expliqué l'ampleur de la maladie, les différentes innovations, l'intérêt de renforcer la vaccination de routine, etc.

Le Courrier de Kinshasa (L.C.K.): Comment se présente la situation de la poliomyélite dans la province de la Tshopo ?

Dr Boms Bonyoma ( Dr B.B.): La polio est un problème de santé publique dans la province et nous avons à peu près cinq zones de santé qui avaient notifié des cas de polio de type 2. On a notifié récemment un cas de type 3 dans la zone de santé de Lowa. Donc, nous sommes en pleine épidémie, car un seul cas suffit pour déclarer l'épidémie. La recrudescence de cette maladie remonte à 2021 avec la grève des infirmiers.

Après cela, nous avons mené trois campagnes de vaccination pour couper la chaîne de transmission de la maladie. Nous avons réalisé une couverture vaccinale au delà de 95% grâce à l'implication des autorités politico- administratives, des partenaires tels que l'Unicef et de la communauté locale.

L.C.K.: À quoi attribuez-vous la réussite des campagnes menées à ce sujet?

Dr B.B.: La réussite des campagnes de vaccination passe notamment par l'implication de l'exécutif provincial. La gouverneure de la province lance les campagnes de vaccination, elle préside aussi les réunions du comité provincial de pilotage au cours desquelles elle donne des instructions, à travers des notes circulaires, aux administrateurs des territoires pour qu'ils puissent s'approprier cette activité.

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Pour ce qui est de la communication, il y a des messages de sensibilisation qui sont diffusés par les radios locales avec l'autorité pour sensibiliser la population en vue du succès de la campagne. Néanmoins, il faut reconnaître qu'en dépit des améliorations, nous avons de petits soucis en ce qui concerne la mobilisation des ressources locales. Pour assurer la réussite de la campagne, il faut mobiliser les ressources. A ce niveau, il y a quand même des faiblesses mais nous continuons à sensibiliser les autorités pour mobiliser suffisamment les ressources locales.

L.C.K: Quels sont les types de cas de polio que la province a rapportés ?

Dr B.B.: Nous avons trois sérotypes, les types 1 et 2 mais nous avons maintenant notifié le type 3 qui avait disparu il ya quelques années. Malheureusement, il vient de réapparaître dans notre province. C'est pourquoi, nous plaidons pour que la vaccination de routine soit renforcée. Il faut bien payer les prestataires parmi lesquels les infirmiers qui sont présentement en grève. Même si nous organisons des campagnes de vaccination, la vaccination de routine demeure l'activité principale. Raison pour laquelle, nous sommes en train de mettre en oeuvre le Plan Mashako qui vise le renforcement de la PEV de routine avec l'appui de l'Unicef.

L.C.K.: En dehors de la vaccination, comment se passe la prise en charge des cas de polio ?

Dr B.B. : Il y a parmi les piliers du PEV, la vaccination de routine qui se réalise au niveau des centres de santé, il ya aussi les campagnes de vaccination. Sans oublier la surveillance des cas qui nous permet de voir s'il y a effectivement réduction de nombre des cas. C'est pourquoi, nous avons renforcé la surveillance de la maladie. Lorsqu'un enfant est atteint par la polio, la paralysie est irreversible, il n' y a pas de traitement, le seul moyen pour barrer la route à cette maladie, c'est uniquement la vaccination.

C'est pourquoi, nous sommes en train de sensibiliser la population. Lorqu'un enfant est atteint par la polio, il est paralysé à vie, il n' y a pas un traitement curatif, c'est juste un traitement palliatif. Mais, le succès pour que nous puissions barrer la route à cette maladie c'est la vaccination. Raison pour laquelle tous les partenaires sont impliqués, notamment l'Unicef. La vaccination demande une grande sensibilisation pour que tout le monde soit impliqué.

L.C.K: Quelles sont les innovations réalisées dans le cadre de la lutte contre la polio?

Dr B.B.: Parmi les innovations, nous soulignons l'implication de l'autorité provinciale elle-même, madame le gouverneur procède au lancement de la campagne, elle fait même des descentes sur le terrain pour vérifier si les enfants sont effectivement vaccinés. Il faut aussi souligner que pendant la rentrée scolaire, il ya l'implication de l'EPSP pour qu'on puisse vacciner aussi les enfants dans les écoles, parce que l'objectif est celui de vacciner tout le monde même ceux vivant dans les îlots. Nous avons aussi innové en allant vacciner les enfants dans les camps militaires. Le seul objectif de toutes ces innovations c'est de nettoyer le polio virus sauvage.

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