(De g. à d.) Mutale-Nalumango, vice-présidente de la Zambie et Minata Samate Cessouma), commissaire à la Santé, des Affaires humanitaires et du Développement social de l'Union africaine, lors de la cérémonie d'ouverture de la Journée africaine pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle.
African Leaders for Nutrition (Dirigeants africains pour la nutrition -- ALN de son acronyme en anglais), une plateforme d'engagement politique de haut niveau pour faire progresser la nutrition en Afrique, a rejoint deux forums cruciaux pour faire progresser le dialogue sur les politiques en matière d'agriculture et de nutrition en Afrique.
Les représentants de l'ALN ont participé à la commémoration de la 14e Journée africaine pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle et de la 19e Plateforme de partenariat (PP) du Programme détaillé de développement de l'agriculture en Afrique (PDDAA).
Ces plateformes sont des forums cruciaux pour faire progresser le dialogue sur les politiques en matière d'agriculture et de nutrition en Afrique. La Commission de l'Union africaine et son agence de développement économique, l'AUDA-NEPAD, ont organisé conjointement la 19e réunion du PDDAA pour souligner l'interconnexion de l'agriculture, de la nutrition et du commerce.
Organisés par le gouvernement zambien du 30 octobre au 2 novembre 2023 à Lusaka en Zambie, les deux événements se sont déroulés sous le thème : « Accélérer la mise en oeuvre de l'Accord de la Zone de libre-échange continentale africaine dans le contexte des engagements du PDDAA pour des régimes alimentaires plus sûrs et plus sains ». Ce thème s'appuie sur celui de l'Union africaine pour l'année 2023, « Accélérer la mise en oeuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) ».
Dans son allocution d'ouverture, la vice-présidente zambienne Mutale Nalumango a appelé à une action urgente pour lutter contre la faim et la malnutrition en Afrique afin de contribuer à faire progresser la transformation socio-économique du continent.
« L'investissement dans le capital humain commence par une bonne nutrition », a déclaré Mme Nalumango.
Changer d'approche face aux défis
La commissaire à l'Agriculture de l'Union africaine, Josepha Sacko, a souligné la prévalence de la faim sur le continent, indiquant qu'environ 280 millions de personnes, soit une personne sur cinq, souffrent de la faim sur le continent.
Elle a plaidé en faveur d'une approche non conventionnelle pour remédier aux inefficacités du système alimentaire afin de fournir un accès à des aliments nutritifs et sûrs pour tous. Notant que les entreprises du secteur de l'alimentation représentent 75 % du commerce interafricain, elle a déclaré que l'adoption d'un marché unique dans le cadre de la Zone de libre-échange continentale africaine stimulera le commerce, réduira la pauvreté et améliorera l'approvisionnement en denrées alimentaires.
Réaffirmant le lien entre commerce et nutrition, l'ambassadrice Minata Samate Cessouma, commissaire à la Santé, aux Affaires humanitaires et au Développement social de l'Union africaine, a déclaré pour sa part : « L'Accord de la Zone de libre-échange continentale africaine change la donne pour le continent, offrant l'opportunité de promouvoir la croissance économique, de stimuler le commerce intra-africain et d'améliorer la sécurité alimentaire et la nutrition. »
Envoyé spécial de l'Union africaine pour les systèmes alimentaires, Ibrahim Mayaki, a partagé le même sentiment. Il a plaidé pour que les agriculteurs qui produisent environ 80 % des denrées alimentaires en Afrique soient au centre d'une « révolution agricole » afin de réduire la facture actuelle des importations de denrées alimentaires du continent, qui s'élève à environ 60 milliards de dollars par an.
Il a souligné : « Nous devons repenser notre approche de la planification à long terme. Pour planifier à long terme, nous devons planifier à court terme ; c'est pourquoi l'objectif à court terme de l'intégration régionale est crucial -- beaucoup de nos objectifs à long terme en dépendent fortement ».
Financement de l'agroalimentaire et de la nutrition
En marge de cette Journée africaine pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle, les African Leaders for Nutrition ont co-organisé le 1er novembre une session sur l'un des sous-thèmes, le financement de l'agroalimentaire et de la nutrition, afin d'explorer le rôle du secteur privé dans le financement et la promotion des initiatives dans le domaine de l'agroalimentaire et de la nutrition en Afrique. Cette démarche s'inscrit dans la volonté de la Banque africaine de développement de faire du développement du secteur privé l'une de ses principales priorités pour réduire la pauvreté et soutenir une croissance durable sur le continent grâce à l'amélioration des investissements.
Dans son allocution d'ouverture de l'événement parallèle, George Ouma, coordinateur des African Leaders for Nutrition, a déclaré : « Nous avons besoin d'un changement de paradigme qui ouvre des espaces et des opportunités aux acteurs de l'écosystème de la sécurité alimentaire et nutritionnelle. Nous avons besoin que le secteur privé conduise ce changement par le biais d'innovations, d'investissements et de partenariats stratégiques. »
Plus de 300 participants provenant des États membres de l'Union africaine, des communautés économiques régionales, des organismes continentaux, des agences des Nations unies, des partenaires au développement, du milieu universitaire et des groupes de réflexion, de la société civile et du secteur privé, ont assisté à la session de quatre jours.
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