Congo-Kinshasa: Amnesty International lance un appel pour la libération du journaliste Stanis Bujakera

Après la plainte déposée mardi à Bruxelles devant la justice belge dans le cadre de l'assassinat à Kinshasa de Chérubin Okende, c'est sur le sort du journaliste emprisonné Stanis Bujakera qu'un appel est a été lancé à Bruxelles ce vendredi.

Arrêté le 8 septembre, le correspondant de Jeune Afrique et Reuters est accusé « faux en écriture » et « propagation de faux bruits » à la suite de la publication d'un article dans Jeune Afrique. Un article qu'il n'a pas signé, et qui mettait en cause, sur la base d'une note de l'ANR, les renseignements militaires dans l'assassinat de l'opposant Chérubin Okende.

Depuis le début de l'affaire, les autorités congolaises assurent que cette note est un faux. En présence d'ONG, du directeur de la rédaction de Jeune Afrique en visioconférence et d'un de ses avocats, Amnesty International a organisé une conférence de presse à Bruxelles pour demander la libération du journaliste de la prison de Makala à Kinshasa.

La défense dénonce une mascarade judiciaire

D'après maître Henri Thulliez, un de ses avocats, rien ne justifie la détention provisoire de Stanis Bujakera. Selon lui, il s'agit d'une mascarade judiciaire. L'équipe de la défense a été surprise, « de voir à quel point le parquet se moque de la procédure, de la justice et de la vérité ». Les avocats ont demandé une contre-expertise des téléphones de Stanis Bujakera car selon eux, rien n'est valide dans les arguments techniques du parquet pour lui imputer la fabrication du rapport de l'ANR.

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Essayer d'éteindre la voix de celui qui est le journaliste le plus suivi en RDC montre un peu la direction que la République démocratique du Congo veut prendre.

00:52 Jimmy Kandé, directeur Afrique de l'ouest et francophone de la Plateforme de protection des lanceurs d'Alerte en Afrique

Pierre Benazet Aujourd'hui, les faits sont suffisamment établis pour dire que Stanis est innocent, qu'il s'agit d'une répression et d'une condamnation politique. Il n'est pas question d'espérer, mais d'exiger et de continuer à demander sa libération pure et simple », a affirmé Jean-Claude Mputu, du collectif « Le Congo N'est Pas À Vendre ».

Selon l'ensemble des soutiens de Stanis Bujakera rassemblés par Amnesty International, son emprisonnement et son procès auront une valeur de test. Ils notent un recul de la protection des journalistes en RDC et craignent que la situation empire à l'approche de l'élection présidentielle congolaise.

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