Ile Maurice: Un enfant de 7 ans torturé psychologiquement par son papa policier...

12 Novembre 2023

L'histoire est complexe et dépasse l'entendement. Au centre de cette affaire, un enfant de sept ans dont la vie est chamboulée, presque bousillée, par les actes présumément «irréfléchis» d'un père... L'affaire est délicate. La famille et les proches ont peur, craignent pour leur vie car ils se demandent ce qui se passera une fois que le père de l'enfant, un policier affecté à la National Coast Guard (NCG) de Rivière-Noire, saura que les enquêteurs commencent à s'intéresser à lui. «Nous ne voulons pas qu'il pense que c'est nous qui avons parlé à la presse derrière son dos, les choses risqueraient de mal finir...» expliquent simplement de nombreux proches que nous avons interrogés. Or, nous avons tout de même pu rassembler quelques pièces du puzzle.

Le père policier, un habitant de La Tour Koenig, a eu un premier enfant avec sa première concubine, le fils aujourd'hui âgé de sept ans, et deux autres enfants issus d'une autre relation par la suite. Mais dans un premier temps, c'est la situation dans laquelle se trouve l'aîné qui demande que l'on s'intéresse à son sort et l'aide à grandir loin d'un présumé père-bourreau, affirment plus d'un. La mère du petit l'a laissé alors qu'il n'avait que cinq mois, et c'est la grand-mère paternelle, qui habite la même maison que le policier, et ses autres enfants, un autre fils et une fille, qui se sont occupés de l'enfant. Le père, lui, a toujours été tout sauf tendre et bousculerait même bien souvent son fils. «Il l'a souvent malmené. Il lui faisait souvent du chantage et le faisait souvent pleurer. Li res kriy ek li ! Li pa kapav guet sa zanfan-la ! À chaque fois, la grand-mère devait s'interposer entre les deux pour le bien-être de l'enfant. Jamais ce dernier ne pouvait rester seul avec le père car les proches avaient toujours peur qu'il lui arrive quelque chose...» Et leurs craintes étaient fondées, semble-t-il.

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Il y a quelques mois, en août plus précisément, le garde-côte et son fils s'envolent finalement tous les deux pour l'Angleterre chez des proches, histoire de se 'rapprocher'. Mais le séjour a vite tourné au cauchemar lorsque le policier a accusé un proche d'attouchements sexuels sur son fils.... La police anglaise interviendra même dans cette affaire, et le proche en question a passé une nuit en cellule à cause de cela. Plus tard, après enquêtes et vérifications, il a été confirmé, tant par la police britannique que par la police mauricienne, que l'enfant n'a jamais subi une quelconque violence sexuelle. Le petit a avoué que c'est son père qui l'obligeait à mentir en proférant de fausses accusations. D'ailleurs, dans des vidéos que nous avons en notre possession, lors d'une altercation entre le policier et d'autres membres de la famille en Angleterre, on discerne bien un enfant apeuré, anéanti, en détresse, et il confie à une des proches que son papa le forçait à mentir.

Pourquoi le policier ferait-il quelque chose de la sorte à son propre enfant ? A-t-il eu des différends avec le proche qu'il a accusé ? Selon nos informations, aucun problème n'a surgi entre les deux hommes, mais le policier de la NCG serait dépressif depuis plusieurs années déjà et n'aurait plus toute sa tête mais continue tout de même à servir au sein de la police sans être inquiété. «Ses proches ont essayé de l'aider, mais il a toujours refusé, et comme il connaît bien la loi et les procédures de la police, il tourne toujours les situations en sa faveur. Si bien que des plaintes, que ce soit de son côté ou celui des membres de la famille, pleuvent. Le policier a non seulement récemment brutalisé son propre frère qui a fait une déposition, mais il est aussi très violent envers sa propre mère... »

Allégations d'attouchements

Mais revenons au petit de sept ans; son calvaire ne s'est pas arrêté après la mésaventure en Angleterre. Le mercredi 8 novembre, sa petite vie a encore une fois basculé dans l'horreur. Le policier est entré dans une colère noire sans raison apparente et a quasiment traîné la grandmère (sa mère) et son fils à l'hôpital Dr A. G Jeetoo, où il a cette fois-ci accusé un autre policier des Casernes centrales, un ami d'enfance, cette fois d'avoir fait des attouchements sur son fils. Le gardecôte a soutenu que sa mère aurait vendu l'enfant à son ami pour Rs 500. L'affaire est alors très vite prise au sérieux par les autorités. Toutefois, selon nos informations, en questionnant l'enfant, les officiers de la protection de l'enfance ont rapidement remarqué qu'il y avait quelque chose qui clochait dans le récit du papa.

Entre-temps, le petit a été admis en salle, et l'autre policier des Casernes centrales a fait une mesure préventive après avoir eu vent de ce que le gardecôte voulait faire. Selon les proches du policier des Casernes centrales, les deux hommes étaient amis depuis le collège et ont intégré la force policière en même temps, mais se sont éloignés avec le temps.«La dernière fois qu'ils se sont vus remonte à quatre mois environ. Le garde-côte entreprenait un déménagement chez le voisin du policier qu'il a incriminé et l'avait approché en lui demandant de ses nouvelles», explique l'entourage du policier des Casernes centrales qui, lui, n'a pas poursuivi très longtemps la conversation. «Kat mwa apré li vinn dir li so kamarad polisié inn fer enn zafer koumsa ek so zanfan. Alors que le policier des Casernes centrales n'a jamais vu cet enfant de toute sa vie», poursuit l'entourage de ce dernier.

Une information confirmée également par le cercle rapproché de l'enfant. D'ailleurs, vendredi, toujours selon nos renseignements, les proches du petit, excluant le papa policier, ont rencontré les officiers de la protection de l'enfance qui ont confirmé qu'il n'y a eu aucun attouchement décelé. Encore une fois, selon des sources qui traitent du dossier, l'enfant, questionné jeudi à l'hôpital, a longuement raconté en pleurant qu'il avait menti sur les ordres de son père et qu'il n'a jamais été touché par qui que ce soit. Il demeure toujours à l'hôpital pour l'instant. «Il est impossible qu'il soit de nouveau confié à son père après de tels actes, mais aussi, il se pourrait que ce dernier s'attaque à l'enfant qui a eu le courage de dire aux autorités qu'il lui avait demandé de mentir...»

Mais alors qu'adviendra-t-il de l'enfant ? Le mieux serait que la grandmère paternelle en obtienne la garde exclusive, vu qu'elle l'a élevé depuis petit et que l'enfant l'appelle même maman. «On ne veut pas qu'il finisse dans un centre ou qu'il lui arrive quelque chose entre les mains de son père... » font valoir ceux qui côtoient la famille. D'ajouter que l'Ombudsperson for Children est aussi au courant de cette affaire car une rencontre a eu lieu vendredi avec la famille. «Qu'on les aide à obtenir la garde du petit...»

Pour ce qui est du papa policier montré du doigt dans toute cette histoire, l'on demande au commissaire de police, Anil Kumar Dip, d'agir et de mettre hors d'état de nuire cet officier de la force policière. «Premièrement parce qu'il fait du tort à son propre fils, mais aussi à d'autres personnes qui n'ont rien demandé. Il peut causer des problèmes au travail ! Une personne aussi violente et agressive ne peut rester en poste... De plus, on veut savoir comment il peut continuer à exercer sans qu'aucune sanction ne soit prise à son encontre malgré ses fausses déclarations à la police.» Selon des sources, même après l'épisode de mercredi, il ne s'est pas calmé et démontre en ce moment même des signes de violence envers une cousine. «Il soutient que celleci aurait fait du mal à son fils cette fois car celui-ci a l'habitude d'aller jouer avec un autre enfant chez celle-ci. Il est malade... »

Nous avons vainement essayé d'entrer en contact avec le policier, membre de la NCG de Rivière-Noire.

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