Afrique: Sommet mondial à Nairobi sur les déchets plastiques

Le Kenya a interdit l'utilisation de sacs en plastique le 28 août 2017 (archives)
13 Novembre 2023

175 pays sont réunis au Kenya pour réfléchir aux moyens de diminuer la pollution plastique. Actuellement, seulement 9 % des plastiques sont recyclés.

L'occasion pour nous ce matin de revenir sur les différentes initiatives déjà prises en Afrique pour réduire l'usage du plastique. Sur 54 Etats africains, 34 ont adopté une loi interdisant les plastiques. Certains l'ont déjà mise en oeuvre, d'autres sont en train de le faire.

16 ont par exemple interdit totalement ou partiellement les sacs en plastique, sans introduire toujours de sanction en cas d'infraction.

Car l'impact de l'usage du plastique en Afrique se retrouve à plusieurs niveaux.

Lorsqu'on jette des sacs, cela crée toutes sortes de problèmes. Les systèmes d'évacuation des eaux sont bouchés par les plastiques. Dans les décharges, où les déchets sont parfois brûlés, ils libèrent des toxines dans l'atmosphère, selon l'ONG Greenpeace.

Le bétail consomme aussi sans le vouloir ce plastique. Ce qui provoque des congestions intestinales, voire la mort des animaux. Dans la capitale mauritanienne, Nouakchott, on estime que 70 % des décès de vaches et de chèvres sont causés par l'ingestion de sacs en plastique.

Selon Anas Seko, activiste écologiste béninois, les populations n'ont pas suffisamment accès à l'information concernant l'impact des déchets plastiques et ne peuvent donc pas adapter leurs comportements.

Selon lui, "les microplastiques peuvent se retrouver facilement dans notre environnement, dans l'air. Il y a une question de santé publique qui se joue. On parle de cancers, de dérèglements hormonaux. Cela a un impact sur la santé publique et l'aspect esthétique de nos villes."

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Lutter contre les microplastiques

Les microplastiques se retrouvent aussi dans les rivières et dans la mer, puis dans la chair des poissons et enfin dans le corps des humains s'ils consomment ces poissons, ou de l'eau contaminée.

En 2005, l'Erythrée a été le premier pays à adopter une interdiction totale des sacs plastiques. Le Sénégal a annoncé l'interdiction des sachets d'eau et des tasses à café en plastique à usage unique en février 2020.

Au Nigeria, si un magasin est pris en train de donner des sacs plastiques à ses clients, il écopera d'une amende de 500.000 nairas, soit environ 380.000 francs CFA, ou une peine de trois ans de prison.

Au Botswana, le législateur a créé une taxe environnementale pour lutter contre la prolifération des sacs en plastique.

Si le Rwanda a instauré en 2008 une interdiction nationale des sacs en plastique non biodégradables, c'est en 2019 qu'il est devenu le premier pays d'Afrique à interdire complètement l'utilisation des plastiques à usage unique.

Beaucoup reste à faire

Mais l'effectivité de ces mesures reste à consolider dans plusieurs pays.

Nairobi et ses collecteurs de déchets croulent toujours sous le plastique, malgré le risque d'une peine de prison pouvant aller jusqu'à quatre ans, ou d'une amende de quatre millions de shillings kényans, soit environ 28.000 dollars.

L'exportation de déchets textiles et plastiques d'Europe vers les pays africains rend la tâche du traitement des microplastiques herculéenne.

En effet, 35% des microplastiques - des morceaux de plastique plus petits que 5 millimètres - proviennent des textiles, selon le groupe autrichien Alpla, spécialisé dans les emballages plastiques.

Selon Euronews, l'Union européenne exporterait chaque année 37 millions de vêtements en plastique au Kenya. Chaque minute, une masse de déchets plastiques suffisante pour couvrir un terrain de football serait jetée ou brûlée en Afrique subsaharienne, selon une nouvelle analyse de l'organisation caritative Tearfund.

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