«En dehors du bouquet de fleurs qu'on m'a donné à l'aéroport à mon retour, je n'ai rien reçu.» C'est le constat dépité que dresse l'artiste Melisa Madanamootoo. Elle a remporté la médaille d'or catégorie photographie aux Jeux de la Francophonie qui ont eu lieu du 28 juillet au 6 août, en République démocratique du Congo (RDC).
Mais si les sportifs ayant remporté des médailles lors de ces Jeux ont été récompensés par des «cash prize», offerts le ministère des Sports, dans le cas de Melisa Madanamootoo, il semblerait que le ministère des Arts et du patrimoine culturel l'ait «oubliée».
En réponse à une question parlementaire, le ministre des Sports a déclaré le mardi 24 octobre que «la liste est très longue pour les Jeux de la Francophonie. Il y avait 12 médaillés en tout, eux aussi ont reçu leurs récompenses respectives».
Melisa Madanamootoo figure parmi les six médaillés d'or mauriciens des Jeux de la Francophonie. Unique médaillée de l'un des 11 concours culturels au programme. Mais, contrairement aux sportifs qui ont brillé à Kinshasa, son mérite n'a pas été récompensé en argent, affirme l'artiste.
À titre d'exemple, signalons que le ministre des Sports a précisé que dans le cas des Jeux des îles de l'océan Indien, le «cash prize est de Rs 50 000» pour un médaillé d'or. Tandis que pour le championnat du monde d'athlétisme à Paris, «la para-athlète, Noemi Alphonse, qui a remporté une médaille d'argent et une médaille de bronze, a eu une récompense de Rs 1 350 000 pour ses performances».
Pourtant, au retour de Melisa Madanamootoo de Kinshasa, le 9 août (pas en même temps que la délégation de sportifs) des représentants du ministère des Arts et du patrimoine culturel étaient présents à Plaisance, pour accueillir la médaillée d'or. Dans l'euphorie, on lui aurait promis verbalement «que je pourrais être membre du jury des concours artistiques qui seraient organisés par le ministère à l'avenir». Mais jusqu'à l'heure, affirme-telle, aucune proposition ferme ne s'est matérialisée. Elle s'étonne aussi de n'avoir reçu aucun «certificat, pas de signe de reconnaissance concret. Aucun cadre du ministère des Arts et du patrimoine culturel n'a pris contact avec moi après mon retour des Jeux. Il n'y a eu ni message, ni e-mail».
Sur le plan financier, il était convenu avec les responsables, affirme Melisa Madanamootoo, qu'elle paie de sa poche «les frais d'impression des photos et la réalisation de polaroïds. Ce qui m'a coûté cher». Et qu'à son retour des Jeux, elle serait remboursée, sur présentation des factures. Si l'artiste affirme avoir bien soumis des factures d'un montant, «d'environ Rs 40 000», trois mois après sa médaille d'or, elle explique n'avoir eu aucun remboursement. Elle précise que ses courriels au fonctionnaire chargé de faire la liaison sont restés sans réponse.
