Afrique: Feu la COP 28 ?

analyse

Quitte à passer pour un oiseau de mauvais augure, il ne fait aucun doute pour nous - et nous ne sommes pas seuls à l'écrire ou à le dire - que le Sommet sur le climat, autrement dit la COP 28 qui débutera dans quelques jours à Dubaï, capitale des Emirats arabes unis, n'aura aucun effet concret sur la protection de la nature et donc sur la survie de notre espèce.

Certes elle permettra à de nombreux dirigeants de la planète de se présenter comme les vrais défenseurs de l'environnement et de prononcer une fois encore de nobles, très nobles discours; mais comme toutes les conférences précédentes sur le climat, elle n'aura aucun effet réel, pratique sur la lutte contre le dérèglement climatique, sur la dégradation de l'air que nous respirons, sur la protection des forêts au coeur desquelles celui-ci se recycle, sur la montée dramatique du niveau des océans que génère la fonte des pôles et des glaciers, sur la hausse continue des températures qui elle-même provoque la désertification de régions entières de la planète, bref et, pour faire court, sur la dégradation du globe terrestre.

Conclusion évidente de ce qui précède : aucun des pays riches de la Terre ne prendra les décisions qui permettraient de mettre un terme à la dérive planétaire dont nous commençons tous à subir les effets désastreux. Ni la Chine ni l'Europe, ni les Etats-Unis ni l'Inde, ni la Russie ne prendront les décisions stratégiques qui permettraient de réduire enfin sérieusement la dégradation de la nature générée par leur suractivité industrielle. Ceci pour la simple raison que chacun d'eux craint que le respect de l'environnement porte atteinte à sa richesse, à sa puissance, à ses ambitions planétaires.

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Quitte à se répéter une fois de plus, disons donc ici sans le moindre doute qu'il revient aux nations du Tiers monde - autrement dit à l'Afrique, à l'Amérique latine, à l'Asie du Sud - de faire mieux, beaucoup mieux entendre leur voix sur la scène internationale. Tout comme elles viennent, d'ailleurs, de le faire lors du Sommet des trois grands bassins de la Terre qui s'est tenu à Brazzaville, il y a quelques semaines, et qui a énoncé de façon claire la stratégie globale à suivre si l'espèce humaine veut survivre au-delà de la fin de ce troisième millénaire, voire même de ce vingt-et-unième siècle.

Même si cela peut paraître fou, irréaliste, le temps est en réalité propice pour que les nations du Sud de la planète où vit aujourd'hui plus de la moitié de l'humanité fassent entendre avec force la voix de la raison, du réalisme face à des grandes puissances qui parlent, dissertent, promettent mais n'agissent pas.

Voyons donc si ce message de simple bon sens énoncé par les dirigeants du Tiers monde sera entendu ! Et disons sans l'ombre d'un doute que si ce n'est pas le cas, la COP 28 sera aussi prétentieuse qu'inutile !

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