Madagascar: Dialogue post-électoral - Entre réticence du gouvernement et sollicitation internationale

La voiture transportant les bandits a été criblée de balles.

La scène politique actuelle est marquée par un silence assourdissant du gouvernement face à l'appel au dialogue émanant d'observateurs internationaux et de pays occidentaux, partenaires techniques et financiers de la Grande Ile. Alors que les tensions post-électorales persistent, les partisans du régime semblent esquiver habilement toute discussion sur le sujet délicat du dialogue. Cette attitude évasive est d'autant plus préoccupante depuis la déclaration des représentations diplomatiques de certains pays membres de l'Union Européenne, plusieurs jours avant le 16 novembre, exhortant les acteurs politiques à s'engager dans un processus de dialogue.

Discours officiel. L'appel à un dialogue constructif a trouvé un écho positif auprès de pays tels que les États-Unis, la Suisse, le Japon, ainsi que certains membres de l'Union Européenne. Tous estiment que cette approche est essentielle pour apaiser la tension politique qui règne dans le pays. Malgré ces sollicitations internationales, l'exécutif demeure hermétique à cette proposition, ignorant même son existence dans tout discours officiel. Cette réticence soulève des interrogations quant aux intentions du gouvernement et à sa volonté de résoudre la crise actuelle par le biais du dialogue.

Escalade de tensions. Le dialogue, pourtant, est défendu par les auteurs de ces appels comme la clé d'une résolution pacifique et inclusive. Cette conviction a été renforcée par l'amplification de l'appel au dialogue, samedi dernier par les observateurs internationaux de l'Union Africaine, de la SADC et de l'OIF. Ces observateurs, immergés dans l'atmosphère électorale malgache lors du scrutin du 16 novembre, ont unanimement exprimé la nécessité d'un dialogue pour prévenir une escalade des tensions politiques.

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Apaisement. Du côté des opposants, la persistance dans la demande de dialogue est palpable. Ils exhortent les partisans du pouvoir à s'asseoir autour d'une table pour discuter des questions cruciales qui agitent le pays. L'appel au dialogue, initié par le Conseil oecuménique des Églises chrétiennes et la plateforme de dialogue et de médiation dirigée par la présidente de l'Assemblée nationale, Christine Razanamahasoa, prend à cet effet de l'ampleur. Pour eux, le pays a besoin d'une approche inclusive du dialogue pour apaiser la situation politique tendue.

Autorité morale. Le refus persistant du gouvernement de répondre à cet appel au dialogue pourrait-il alors comporter des risques pour la stabilité politique du pays ? L'absence de dialogue risque de polariser davantage la société, creusant les divisions et entravant tout espoir de réconciliation, soutiennent les partisans de cette initiative. Un scénario que même le Conseil oecuménique des Églises chrétiennes redoute. Une démarche inclusive de dialogue est donc cruciale aux yeux de cette autorité morale pour impliquer toutes les parties prenantes dans la recherche de solutions communes. Mais le régime ne voit pas les choses ainsi. Jusqu'à présent, la fermeté des forces de l'ordre a joué un rôle décisif pour maintenir l'ordre dans le pays. Les différentes manifestations ne parviennent pas à prendre de l'ampleur face à l'intransigeance des chefs militaires.

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