Mbour — Le chargé de campagne océan à Greenpeace Afrique, Abdoulaye Ndiaye a indiqué mardi, à Mbour (Thiès, Ouest), que la rareté du poisson est la « cause principale » de l'émigration irrégulière des jeunes en direction surtout des îles Canaries.

"La cause principale de (l'émigration irrégulière), c'est le manque de poisson. La pêche ne nourrit plus son homme", a-t-il souligné, lors de la célébration de la journée mondiale de la pêche, au quai de Mbour.

" Quand le travail des pêcheurs marche bien, ils n'ont pas besoin de prendre les pirogues pour aller (voir) ailleurs", a soutenu M. Ndiaye, convaincu que "c'est parce qu'il n'y a plus de poisson" que les pêcheurs migrent à bord de pirogues vers d'autres horizons.

"Partout au Sénégal, aujourd'hui les sorties de pêche sont devenues minimes. Et la situation à Mbour est la même qu'à Joal, Cayar, Saint-Louis et dans tous les foyers de pêche au Sénégal", a fait remarquer le responsable à Greenpeace Afrique.

" Il faut que des décisions courageuses soient prises pour que la pêche redevienne ce qu'elle était avant et pour stopper l'émigration irrégulière", a-t-il préconisé.

Pour trouver des solutions aux maux dont souffre le secteur de la pêche, la Coalition nationale pour une pêche durable (CNPD), une entité regroupant aussi bien des organisations professionnelles de la pêche artisanale que de celle industrielle a tenu dimanche et lundi des concertations nationales sur les problématiques de la pêche, a renseigné Malick Fall, coordinateur de cette structure.

Ces réunions ont permis, selon lui, de "diagnostiquer en profondeur le secteur des pêches et de proposer des solutions réalistes et durables pour améliorer ses performances et limiter la participation des pêcheurs à l'émigration irrégulière".

Cette année, grâce à la mise en place de la CNPD, les organisations professionnelles des pêches artisanale et industrielle ont décidé de célébrer la journée mondiale de la pêche dans " l'unité et la cohésion", a-t-il relevé.