Afrique: Présidentielle aux Comores - Un candidat conteste la légitimité de ses rivaux et dépose des recours

Aux Comores, un candidat pour la présidentielle du 14 janvier 2024, dont le dossier ne figure pas parmi ceux retenus dans la liste provisoire établie par la Cour suprême, a lui-même déposé des recours contre ceux d'autres candidats. Ce qui crée des tensions sur place. Détails.

Avant l'élection présidentielle aux Comores, prévue pour le 14 janvier 2024, la Cour suprême a publié, le 22 novembre, la liste provisoire des candidats retenus.

Parmi eux figure le président sortant, Azali Assoumani. Sur les onze prétendants, seul Ahamada Marzouk, candidat indépendant, a été rejeté. Il lui est reproché de n'avoir pas déposé le justificatif de sa caution de 5 millions de francs comoriens [10 100 euros environ, NDLR] à la Cour suprême.

Le 24 novembre, l'intéressé a déposé une requête contestant le rejet de sa candidature, mais également attaqué la validation de la candidature de trois de ses adversaires qui ont pour point commun d'avoir passé les dernières années en France. Il rappelle que la loi exige que les candidats vivent de façon permanente aux Comores vingt-trois mois avant le scrutin.

Marzouk agit en service commandé, selon ses trois adversaires

Selon les trois candidats concernés, Ahamada Marzouk est un cheval de Troie qui n'agit pas seul.

Saïd Mohamed Achmet a vécu en exil en France pendant quatre ans avant de revenir au pays en juillet dernier. Pour le leader du mouvement Hury et candidat à la présidentielle de 2019, la stratégie d'Ahamada Marzouk est préméditée. « Un candidat qui décide de porter une candidature sans déposer sa caution, simplement pour être sûr de pouvoir faire des recours, ce n'est pas la première fois que nous voyons cela, accuse Saïd Mohamed Achmet. On a vu cela en 2019 lorsqu'un autre candidat, toujours dans les mêmes logiques, a déposé un recours pour éliminer d'autres candidats. Donc, il y a forcément une main - je n'ai aucun doute là-dessus - qui veut se débarrasser de candidats qui le gênent. Je vous laisse le soin de lui demander à qui profiterait le crime ».

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Des accusations rejetées par Ahamada Marzouk, novice en politique et méconnu du grand public. Il l'assure, il n'agit pas sur instruction de la Convention pour le renouveau des Comores (CRC), le parti au pouvoir. « Ça, jamais, je nie, s'insurge-t-il. Je ne suis pas de la CRC. Je n'ai jamais côtoyé la CRC. Ce sont des rumeurs qui courent comme quoi j'ai attaqué ces gens, mais on ne s'est jamais vu. D'une part, certains de ces candidats sont arrivés aux Comores il y a moins de deux semaines. Et d'autre part, il y a des candidats de double nationalité. Je laisse la décision à la Cour suprême ».

Lavane El-Anrif, autre candidat attaqué par Ahamada Marzouk, est aussi accusé d'utiliser une double identité. Il lui est également reproché d'être le gendre de la présidente de la section électorale de la Cour suprême.

Un conflit d'intérêts, selon Ahamada Marzouk, car c'est cette institution qui a statué sur les candidatures.

Le début de la campagne est prévu le 17 décembre prochain.

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