Congo-Kinshasa: Musique - Fally Ipupa assure à Paris La Défense Arena

Le concert livré par la star internationale Fally Ipupa, la nuit du 25 novembre, continue de défrayer la chronique faisant couler salive et encre pour avoir drainé une foule immense hétéroclite bien enchantée d'avoir pris part à un show de haute facture qui fera sans doute date.

Il n'est pas de sujet qui déchaîne autant de passion depuis le 27 novembre que le fameux show de Fally à Paris La Défense. Si tout le monde n'a de cesse d'y revenir sur les réseaux sociaux, partageant les avis et considérations sur l'événement très commenté des heures plus tard, les Youtubeurs et autres divers médias en ligne ne sont pas en reste. La plupart ont choisi d'en faire leurs choux gras et cela n'arrête pas !

En ligne, tout le monde y va de son commentaire, les simples mélomanes mais surtout les fanatiques inconditionnels et invétérés que sont les Warriors, ces inconditionnels purs et durs qui ne jurent que par leur idole, rivalisant avec la presse un peu malmenée. Fort heureusement, dans le lot des publications qui ne se comptent plus, l'on peut dénicher quelques rares perles à l'instar de l'analyse éclairée offerte par un expert, le musicologue Trésor Biantuadi.

Ayant pris part au concert, samedi, l'ancien de l'Institut national des arts a livré à chaud une belle critique générale de l'événement, le lendemain. Parmi les dix points abordés par notre source, retenons cinq, à savoir « les participants, la prestation de l'artiste et de ses invités, le spectacle, le son et la lumière » ainsi que « l'orchestration ».

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La seule façon de se départir de la polémique que suscite à Kinshasa la sempiternelle question du dénombrement du public, c'est de brandir les chiffres annoncés par Paris La Défense : 40 000 personnes. Ce qui justifie, d'ailleurs, la plaque offerte à Fally pour cette performance. Le musicologue précité rapporte qu'une bonne frange de ressortissants de divers pays africains a fait honneur à la star qui a bien cessé d'être la seule propriété des mélomanes congolais.

Dès lors, il a notamment évoqué la présence de nombreux « Ivoiriens, Camerounais, Béninois » et même de Maghrébins. Ce qu'a confirmé, vidéo à l'appui, Kaki Akiewa, journaliste de Radio Okapi, également présent dans la salle bondée, qui a avoué « un sentiment indéfinissable ».

Un vrai chef d'orchestre

Revenant sur son appréciation de la prestation de l'artiste, de 21h10' à 22h55', Trésor Biantuadi n'a pas caché son admiration, qualifiant de « bluffant » le « spectacle, son et lumière ». De son avis, « l'entrée majestueuse de Fally », un cocktail de « flammes, fumées, lumières ... », qui en a mis « plein les yeux » le public, « le moment le plus réussi du spectacle ». Et, il semble que « les invités de taille : Aya, Dadju, Tayc, Naza, Keblack, Youssou N'Dour, Mokobe, Gaz Mawete », qui se sont succédé sur la scène ont joué leur partition pour que ce show inédit soit indéniablement « l'Afrique en fête ».

Néanmoins, le couac de la soirée, a relevé Trésor Biantuadi, a été « la mauvaise gestion du temps ». En effet, il considère, à raison, que « 1h 20 entre les premières parties et le show de l'artiste », c'était « Troooooop long ! ». Et, « le pire », a-t-il dit-il, « le DJ ou l'ingénieur son a balancé une playlist Afrobeat nigériane ». Alors que la première partie débutée à 19h00 a été « minutieusement sélectionnée avec une nette volonté de faire de la prestation de l'artiste principal "The moment", ...». Résultat, la bourde du DJ « a détruit complètement l'atmosphère créée par la première partie, a distrait le public et transformé l'événement en une pause pendant un match de hockey ou un combat de boxe ».

Et de poursuivre que fort de son expérience en "stratégies événementielles" « cette longue pause a complètement déstabilisé toute la suite ». Aussi, cela a joué sur « l'attitude de l'artiste : Il est passé d'un Fally totalement détendu, en parfaite symbiose avec le public en début du show, en un mec stressé par le temps à la fin ». Quoiqu'il en soit, affirme l'analyste, Fally « a géré cette pression comme un vrai chef d'orchestre ». Avoir à réaménager le répertoire sur le coup l'a tout de même « stressé et a réduit sa concentration, jusqu'à être par moments pas très juste lors de l'exécution de certains morceaux », a reconnu le musicologue.

Mais en définitive, Trésor Biantuadi affirme que pour « ce concert, Fally a placé la barre très haute. Alors très, très haute. Il a pété le plafond de verre et démontré que c'est possible. Cela devrait servir d'exemple et de motivation ». Il a conclu, à propos de sa belle critique: « Toute cette analyse a pour base ma lecture et mes impressions, il n'est donc pas impossible que je me sois trompé sur certains éléments ». Ce qu'il croit très peu probable, ajoute-t-il.

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