Cameroun: Les enseignants veulent durcir leur mouvement face aux intimidations des autorités

Au Cameroun, le Syndicat des enseignants du Cameroun pour l'Afrique (Seca) n'en démord pas. L'organisation syndicale a dénoncé, devant les médias, le 28 novembre, les intimidations visant certains grévistes et annonce le durcissement des mesures de la grève. À travers l'opération « craie morte », en vigueur depuis la rentrée scolaire de septembre 2023, les syndicalistes envisagent de réduire d'un quart leur présence dans les établissements scolaires en généralisant l'appel à la grève.

Déterminés et sereins, les cinq grévistes présents à la centrale syndicale de Mvog-Ada, quartier de Yaoundé, ont maintenu la pression sur le gouvernement. Pour Samory Touré, « les enseignants ne veulent pas créer le chaos dans l'éducation, mais ils déplorent le fait que, malgré leur grève, les conditions de vies des enseignants demeurent désastreuses », a-t-il dit face à la presse.

Le secrétaire à la communication du Seca regrette qu'en plus les grévistes subissent diverses formes d'intimidations sur le terrain : « Retraits d'emploi du temps, des suspensions de salaire, on a les chefs d'établissement qui empêchent les grévistes de rentrer dans les campus scolaires. Nous avons inventorié 12 formes d'intimidation sur le terrain. »

Conséquence, les syndicalistes annoncent le durcissement de l'opération « craie morte » en vigueur depuis 2022. Jusqu'ici, la grève consistait à l'arrêt des cours et à l'organisation de manifestations sporadiques souvent en fonction des enseignants et des différents syndicats. Les grévistes envisagent désormais un appel général à déserter les établissements scolaires sur plusieurs semaines d'affilée.

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« Nous sommes en train d'utiliser la technique de grève d'usure, c'est-à-dire une grève qui peut s'étendre sur le temps, explique Samoury Touré. Cela consiste à faire une semaine de travail sur quatre par mois. »

Malgré les 96 milliards promis par le gouvernement la semaine dernière à l'Assemblée nationale et la rencontre avec le secrétaire général de la présidence de la République, les enseignants ne sont pas convaincus par ces promesses. Ils réclament plus de 190 millions au titre, entre autres, de compensation salariale.

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