Afrique de l'Est: Secteur minier - Des gains économiques considérables pour Madagascar selon la BAD

La relance économique de Madagascar passe aussi par le secteur minier dont les potentiels sont énormes.

Dans le document de performance publié par le ministère de l'Economie et des Finances, le secteur attractif enregistrera une croissance de 14,6% en 2024 et de 14,5% en 2025.

Potentiel important. Une projection confirmée par la Banque africaine de développement qui, dans son rapport pays pour 2023, met en avant le potentiel important dont la Grande île dispose en termes de réserves minérales de pierres précieuses et de minerais industriels et qui peut lui générer des gains économiques considérables. Dans son rapport, la BAD indique par exemple que les exploitations d'ilménite, de nickel et de cobalt représentent 1,5% du PIB, contribuant à hauteur de 30 à 60% aux recettes nationales. Or cette institution financière estime que l'exploitation minière industrielle pourrait représenter entre 4 et 14% du PIB et dominer les exportations du pays à l'horizon 2025.

Le secteur minier devrait ainsi, selon la BAD, jouer un rôle de plus en plus important dans les prochaines années. En témoignent les investissements des deux exploitations à grande échelle de Rio Tinto dans le Sud-Est, et d'Ambatovy à l'Est. Le pays regorge d'ailleurs de plusieurs minerais stratégiques très prisés par l'industrie minière tels que le nickel, le cobalt et l'ilménite et d'autres ressources qui sont en phase d'exploration, notamment le charbon, le fer, le graphite et le calcaire. Madagascar compte actuellement trois sites d'extraction de nickel, de cobalt, d'ilménite de titane de zircon et de chromite. La BAD cite également le projet d'ilménite de Ranobe comme étant le quatrième grand site d'extraction d'ilménite appelé à jouer un rôle économique non négligeable et qui est actuellement à un stade avancé.

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Valorisé. Bien que l'or soit surtout exploité de manière artisanale, la Banque africaine de développement soutient que cette filière recèle un potentiel considérable qui pourrait être valorisé par une gouvernance et une structure fiscale appropriées. Ainsi, Madagascar pourrait se hisser au rang des importants producteurs d'or en Afrique, selon la BAD. Des orpailleurs produisent également de petites quantités de pierres précieuses et semi-précieuses telles que le saphir, le rubis et l'émeraude. Cette institution financière indique par ailleurs que la Grande île possède des minerais rares dans le Nord-Ouest, qui constituent des opportunités d'investissement privé.

Relativement stable. D'après les données de l'Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE) internationale, le secteur minier a contribué à 4,62% au PIB de Madagascar. Il a constitué 27,59% des exportations malgaches, à 4,41% des recettes publiques et à 1,82% à l'emploi. L'ITIE Madagascar indique, de son côté dans son rapport assoupli 2019-2020 que le poids du secteur extractif dans l'économie nationale est relativement stable. En 2021, les employés du secteur extractif représentent 1,59% du total des employés affiliés à la CNaPS, soit 11 348 sur 714 991 individus inscrits dans leur base de données, indique ce groupe multipartite. L'ITIE Madagascar souligne cependant qu'il n'existe pas de statistique à jour sur les poids du secteur informel et du secteur minier artisanal et à petite échelle. La dernière estimation officielle du ministère chargé des Mines qui date de 2015 et porte sur l'emploi que représente le secteur informel et le secteur minier artisanal est d'environ 1 million de travailleurs, sans compter les paysans qui procèdent à cette activité pendant les saisons non agricoles.

Levier de développement. L'État mise, en tout cas, beaucoup sur le secteur minier qui est un levier de développement à activer pour le pays. Dans le Document de performance qui avait été annexé dans la Loi des finances 2023, le ministère de l'Economie et des finances (MEF) a exposé que la guerre en Ukraine avait accéléré le mouvement vers la transition énergétique. Une situation qui s'est traduit, d'après ce département, par une augmentation très importante de la demande de minerais comme le graphite, le cobalt et le nickel. Pour le MEF, le secteur extractif malgache avait profité pleinement de ce phénomène. Sa croissance était estimée à 23,6% pour l'année 2022.

Pour l'année 2023, la croissance du secteur secondaire était prévue atteindre 8,6%. Le secteur extractif (+14,7%) devrait contribuer grandement à cette performance avec une demande mondiale soutenue pour les minerais concourant à la transition énergétique, et cela malgré un ralentissement attendu de la croissance économique mondiale.

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