Burkina Faso: La détresse humanitaire des habitants dans les villes sous blocus

Au Burkina Faso, les groupes armés contrôlent près de 40% du territoire, estime la Cédéao, et bloquent de nombreux axes et villes. Les violences et les blocus ont poussé de nombreux habitants des zones rurales à se déplacer en ville, compliquant d'autant plus les ravitaillements. MSF pointe désormais des réels problèmes de malnutrition, particulièrement chez les enfants.

Djibo et Tougan au nord, Diapaga en zone forestière à l'est... Plusieurs importantes villes du Burkina Faso sont sous blocus des groupes armés. Des cités quasiment coupées du monde, car depuis huit ans, les infrastructures ont été détruites, notamment les ponts, et les routes minées.

En mars dernier, un convoi de 80 camions sécurisé par l'armée a mis 17 jours pour parcourir les 100 derniers kilomètres pour rejoindre Djibo. L'armée et les organisations onusiennes n'ont donc pas le choix, c'est par hélicoptère que se font les ravitaillements dans des villes qui ont vu leur population d'origine fortement augmenter avec l'arrivée des déplacés internes. Au total, ils sont plus de deux millions, selon le Conseil national de secours et de réhabilitation en mai dernier.

Les enfants particulièrement touchés

Depuis, les autorités ne donnent plus de chiffres et elles ont appelé récemment le bureau des Nations unies pour les affaires humanitaires (Ocha) à accentuer l'aide. L'État a indiqué que sur un besoin de financement de 805 millions de dollars, seul 26% avaient été reçus.

Les ONG, comme Médecins sans Frontières, rappellent que 60% des déplacés sont des enfants et qu'ils sont directement impactés par les problèmes de ravitaillement avec, dans certaines villes, un enfant sur cinq qui ne mange pas à sa faim.

Suite à notre dépistage, nous avons fait le constat amer que 19% des enfants avaient une malnutrition aiguë globale et 9,6% avaient une malnutrition aiguë sévère.

02:21 Docteur Anthelme Seka, référent médical pour la zone nord du Burkina Faso

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