Une délégation kényane s'est rendue de nouveau en Haïti mercredi 6 décembre, à Port-au-Prince pour une visite de 24 heures, selon l'annonce de la primature haïtienne. En octobre, le Conseil de sécurité de l'ONU a approuvé l'envoi d'une mission multinationale, dirigée par le Kenya, en Haïti pour aider le pays à combattre les gangs criminels. Mais le déploiement de cette mission étant suspendu, depuis fin octobre, par la justice kényane, la visite de cette délégation fait donc grincer des dents à Nairobi.

Dans son communiqué, la primature haïtienne est claire : la venue de cette délégation se fait « dans le cadre de la préparation à l'arrivée prochaine de la Mission multinationale de soutien à la sécurité ». Sans plus de détails, la primature affirme que les émissaires kényans sont venus en nombre et accompagnés de deux représentants de l'administration américaine.

Ils ont tous été reçus par le Premier ministre haïtien et des membres du gouvernement, avant de rencontrer également le Haut conseil de la transition et le Haut commandement de la police d'Haïti.

Car ce sont bien 1 000 policiers que les autorités kényanes entendent envoyer dans ce pays des Caraïbes. « Elles préparent donc le déploiement, alors même qu'il est suspendu par la justice, s'indigne Ekuru Aukot, président du parti kényan Alliance troisième voie qui a déposé la plainte. Cela fait partie de leur plan pour saboter l'autorité judiciaire. Ils nous mettent au pied du mur », conclut-il.

Le déploiement de la mission en Haïti a été voté par le Parlement kényan, le 16 novembre au nez et à la barbe de la Haute cour de Nairobi, qui tenait audience le jour-même : elle doit rendre son jugement le 26 janvier.