Afrique: Après le véto américain à un cessez-le-feu - Une situation cauchemardesque s'installe à Gaza

10 Décembre 2023

« C'est un triste jour dans l'Histoire du Conseil de sécurité, mais nous n'abandonnerons pas... », a déclaré l'ambassadeur de la Palestine auprès de l'Organisation des Nations unies, Riyad Mansour

Les militaires israéliens ne reculent devant rien : la dignité humaine piétinée et filmée par l'armée sioniste

MSF : « Le véto des États-Unis les rend complices des massacres en cours ».

On y avait cru, mais finalement, le cessez-le-feu humanitaire et immédiat n'a pas eu lieu et n'aura, probablement, pas lieu entre l'occupant israélien et la Résistance palestinienne du Hamas dans la bande de Gaza à cause de l'opposition farouche des Etats-Unis d'Amérique qui y ont opposé leur véto.

Un procès d'intention

Essayant de justifier ce vote, l'ambassadeur adjoint américain, Robert Wood, n'a pas trouvé mieux que de faire un procès d'intention en prétendant qu'un « un cessez-le-feu non durable va simplement planter les graines de la prochaine guerre », tout en regrettant « l'absence d'une condamnation des attaques du Hamas du 7 octobre ».

Mais la vraie raison est venue de Tel-Aviv dont l'ambassadeur à l'ONU a tenu à remercier le fidèle allié US pour être « resté fermement aux côtés de l'entité sioniste » tout en assurant qu'un cessez-le-feu ne serait possible que par la « destruction du Hamas»... ».

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Lui répondant, l'ambassadeur de la Palestine auprès de l'Organisation des Nations unies, Riyad Mansour, a déploré l'attitude américaine, avant d'enchaîner : « C'est un triste jour dans l'Histoire du Conseil de sécurité, mais nous n'abandonnerons pas... ».

Il est utile de savoir que le projet de résolution, soutenu par une centaine de pays et voté par 13 pays et une abstention, celle de la Grande-Bretagne, exigeait, outre «un cessez-le-feu humanitaire immédiat», la libération des otages et l'accès humanitaire.

Parmi les autres réactions, on signale celle de la France qui affirme que « le Conseil ne s'est pas montré à la hauteur de la mission fondamentale que lui confie la Charte », faisant preuve, ainsi, d'une grosse déception partagée par de nombreux membres du Conseil.

Moscou va plus loin. Son ambassadeur à New York, Dmitry Polyanskiy, n'a pas été tendre envers les Etats-Unis en disant en substance : «Nos collègues américains ont devant nos yeux condamné à mort des milliers, voire des dizaines de milliers de civils palestiniens et israéliens supplémentaires... »

«En continuant à fournir des armes et une protection diplomatique à Israël qui commet des atrocités (...), les USA risquent de se rendre complices de crimes de guerre», a réagi dans un communiqué Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

C'est le même constat fait par l'organisation Médecins sans frontières » (MSF) qui affirme, dans un communiqué rendu public, «l'inaction du Conseil de sécurité des Nations unies et les vétos des États membres, notamment des États-Unis, les rendent complices des massacres en cours ».

Un « scénario infernal » pour les civils

Malgré ce vote, Antonio Guterres, secrétaire général de l'ONU, a réitéré qu'il demeure « déterminé à pousser pour un cessez-le-feu humanitaire », et ce dans une déclaration faite à l'AFP par son porte-parole, Stéphane Dujarric.

Sur le terrain, la situation va en empirant à Gaza où la Croix-Rouge évoque un « scénario encore plus infernal » pour les civils dans la mesure où près de 1,9 million de Gazaouis ont été déjà déplacés par la guerre vers le sud, transformant Rafah, le long de la frontière fermée avec l'Égypte, en un vaste camp de réfugiés.

Quant au bilan, il est de plus en plus lourd, s'élevant à plus de 17 mille martyrs et des dizaines de milliers de blessés, alors que les forces d'occupation reconnaissent avoir perdu 91 soldats depuis le début de leur agression à Gaza, précisant que deux autres militaires avaient été blessés lors de l'échec d'une tentative de libération d'otages dans la nuit.

Ce n'est pas tout !... Alors que les combats urbains sont plus violents que jamais, un nouveau scandale a eu lieu avec des images encore jamais vues du conflit. Jeudi soir, les chaînes de télévision israéliennes ont diffusé des vidéos montrant des dizaines de Palestiniens en sous-vêtements, les yeux bandés, sous la garde de soldats israéliens dans l'enclave palestinienne, provoquant une vive polémique sur les réseaux sociaux.

L'occupant israélien fait ainsi fi des règles les plus élémentaires en matière de respect de la dignité humaine puisque son armée n'hésite pas à descendre aussi bas, en obligeant des êtres humains à se déshabiller, à s'agenouiller dans la rue avant de les entasser et de les filmer dans les bennes de véhicules militaires. Le comble de la bassesse et de l'humiliation !

Selon le journaliste de la BBC, des diplomates palestiniens ont qualifié ces images de « barbares » (« savages » en anglais) en termes de traitement des personnes arrêtées et dénudées.

C'est dire que l'agression israélienne n'est pas près de s'arrêter, laissant présager une accentuation des actes barbares, immoraux et inhumains sans la moindre lueur d'espoir d'en finir avec ce cauchemar imposé à des civils palestiniens sans défense.

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