Soudan: Attaque d'un convoi du CICR à Khartoum

Au Soudan, un convoi du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a été attaqué, dimanche 10 décembre, faisant au moins deux morts et sept blessés, dont trois employés de l'organisation humanitaire. L'opération visait à évacuer une centaine de personnes prises au piège des combats à Khartoum, la capitale, entre l'armée nationale et les paramilitaires RSF. Mais les véhicules humanitaires ont été pris pour cible. Le CICR a vigoureusement protesté.

Le CICR se dit « consterné et choqué » par l'attaque de son convoi. Trois voitures et trois bus devaient se rendre à l'intérieur de Khartoum, dans le quartier Al-Shagara, pour transporter une centaine de personnes vulnérables, essentiellement des enfants, orphelins, malades et personnes âgées, vers la localité de Wad Madani, hors de la capitale.

Mais ce convoi de six véhicules, tous marqués de la Croix-Rouge, a essuyé des tirs « lorsqu'il est entré dans la zone d'évacuation », explique le CICR. « C'est une attaque inacceptable. Je suis choqué par le non-respect total de l'emblème de la Croix-Rouge qui doit être protégé en accord avec le droit humanitaire », a réagi Pierre Dorbes, chef de l'organisation au Soudan. L'opération a dû être annulée. Le CICR rappelle pourtant que l'évacuation avait été demandée et coordonnée par les parties en conflit qui avaient « donné leur accord » et « fourni des garanties de sécurité ».

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L'armée à l'origine des tirs

L'armée a reconnu être à l'origine des tirs. Les forces soudanaises affirment que le convoi avait violé l'accord en déviant de la route prévue, et en s'approchant d'une position défensive avec une voiture rebelle équipée d'une mitrailleuse. Les RSF ont, de leur côté, indiqué que cinq de leurs hommes avaient - en effet - escorté le convoi, par sécurité, mais seulement jusqu'à la limite de leur territoire. Ensuite, le CICR a continué seul comme prévu et l'armée a tiré sur ses véhicules déclarent les paramilitaires.

Deux versions opposées dans un incident qui met en danger la rencontre très attendue entre les chefs des deux camps d'ici 15 jours.

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