Congo-Kinshasa: Droits de l'homme - La FBCP dénonce le non-respect des délais de prononciation des jugements

A moins de deux semaines des élections générales attendues au pays, la Fondation Bill Clinton pour la paix (FBCP) vient de publier son rapport de monitoring dans lequel il dénonce les violations des droits de l'homme enregistrées à travers le pays ainsi que le non-respect, par les magistrats, des délais de prononciation des jugements tel que promis par le premier président de la Cour de cassation.

Lors de son point de presse tenu le 6 décembre dernier à Kinshasa, la FBCP indique que malgré la promesse du premier président de la Cour de cassation du respect du délai de prononciation des verdicts, son office ne fait pas exception dans cette tare. "Il y a beaucoup de dossiers en suspens en son office, qui attendent, au-delà du délai fixé par la loi, le prononcé des jugements", a regretté Emmanuel Adu Cole.

Pour s'en convaincre, le président de la FBCP a cité certains cas dont celui de l'ancien ministre provincial de l'intérieur, Dolly Makambo. A l'en croire certaines personnes dans ce dossier, parmi lesquelles le député honoraire Batsuraki Kavusa Semeyi, sont malades et leur état de santé exige des soins appropriés. Emmanuel Adu Cole a demandé au premier président de la Cour de cassation de veiller au travail des magistrats sous ses ordres.

Des prisons surpeuplées

La FBCP dénonce également le surpeuplement des prisons congolaises et l'insuffisance des moyens pour la prise en charge des détenus. Selon elle, ce surpeuplement, les mauvaises conditions d'hygiène et sanitaires ainsi que le manque des moyens financiers sont à la base des décès enregistrés quotidiennement dans ces prisons. " La prison centrale de Makala, construite avant l'indépendance pour mille cinq cents détenus, en héberge à ce jour près de seize mille, parmi lesquels il n'y a que quelques centaines de condamnés", précise la FBCP.

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Parmi les solutions qu'elle évoque, il y a la célérité dans la procédure judiciaire en vue de désengorger ces lieux de détention, ainsi que l'amélioration des conditions de travail du personnel de justice et pénitentiaire. La FBCP épingle aussi l'existence des cachots clandestins dans les services de sécurité, contrairement à la promesse de campagne faite par le chef de l'État sortant, Félix-Antoine Tshisekedi, en 2018.

Des multiples violations des droits de l'homme

La FBCP dénonce des arrestations arbitraires des services de sécurité ainsi que des agents de la police appelés communément Bureau 2, en dépit de l'interdiction d'opérer faite par le commandant de la police/ville de Kinshasa, le général Kilimbalimba. Elle regrette aussi que dans ce temps de campagne électorale, certains candidats aient été empêchés de mener leurs activités dans certaines parties du pays. Elle en appelle aux autorités en vue de protéger tous ces candidats aux élections qui doivent jouir de leurs droits.

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