Congo-Kinshasa: La pénurie de carburant affecte directement la campagne présidentielle

La campagne électorale en République Démocratique du Congo (RDC) bat son plein. À huit jours de la fin de cette phase du processus électoral, les candidats intensifient leurs meetings, sillonnant les villes d'un territoire quatre fois plus vaste que la France, mais confronté à un déficit d'infrastructures routières et à un manque d'avions. À ces défis logistiques s'ajoute une pénurie de produits pétroliers dans les aéroports.

S'agit-il d'une stratégie politique délibérée ou bien un risque réel de manquer de carburant ? En tout cas, le candidat à l'élection présidentielle en RDC, Martin Fayulu, n'a pas réussi à atteindre Lubumbashi samedi dernier. Son directeur de campagne a vivement accusé le gouvernement de perturber l'approvisionnement en carburant, affirmant que ce dernier aurait réquisitionné les stocks dans tous les aéroports du pays.

Selon ses dires, l'objectif est de pénaliser les candidats de l'opposition en les empêchant de faire campagne. Ces accusations sont également soutenues par Denis Mukwege, qui est convaincu qu'il s'agit d'un coup politique. Il déplore que sa propre campagne soit sérieusement entravée par cette situation, perturbant considérablement ses déplacements.

Vu la situation, certains candidats se rabattent sur d'autres alternatives pour pouvoir poursuivre leur tournée. De son côté, la candidate Joëlle Bile nourrit l'espoir de sécuriser une place à bord d'un avion de la Monusco, la Mission de l'Organisation des Nations unies pour la stabilisation en République Démocratique du Congo, afin de rallier les provinces de l'est du pays pour entamer la dernière étape de sa campagne électorale.

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Situation de pénurie évoquée par la Céni

Outre les candidats, la Commission électorale nationale indépendante (Céni) se trouve également confrontée à cette difficulté. Dans un courrier adressé au chef de l'État pour solliciter un soutien supplémentaire, la centrale électorale a clairement évoqué une situation de pénurie.

Cependant, le gouvernement rejette toute implication politique dans cette affaire. Des sources de l'association des pétroliers, de leur côté, n'évoquent pas une pénurie, mais plutôt un déséquilibre causé par la loi classique de l'offre et de la demande.

Les rotations se sont en effet intensifiées depuis le début de la campagne électorale, la Céni, les candidats, les commerçants et d'autres acteurs ayant multiplié les déplacements à travers le pays. Les mêmes sources se disent confiantes quant à la résolution rapide de ce déséquilibre, grâce aux mesures en discussions actuellement.

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