Congo-Brazzaville: Droits de l'homme - Le CAD déplore la persistance des cas de violence

Dans un rapport de plus de 130 pages qu'il a rendu public, le 8 décembre à Brazzaville, le Centre d'action pour le développement (CAD) a fait l'état des lieux de la situation de violation des droits de l'homme au Congo et les difficultés auxquelles la population a fait face en 2023.

Le document disponible sur le site du CAD évoque tous les maux qui minent des Congolais, allant des arrestations arbitraires aux disparitions en passant par les intimidations, la pauvreté et le chômage.

Selon le directeur du CAD, Trésor Nzila, l'âge des victimes varie entre 15 et 60 ans. « Des exécutions extra judiciaires, notamment des violations graves des droits de l'homme dans les cachots de la police et la gendarmerie, sont régulièrement signalées. Il est nécessaire de réformer ces deux institutions », explique-t-il.

Ce rapport renseigne que les arrestations et les intimidations sont devenues des fonds de commerce des chefs de brigade, des commissaires et des agents de police judiciaire. Trésor Nzila a indiqué que ces derniers ont institué des méthodes et des messages codés d'intimidation ainsi que d'exécution comme le café du commissaire ou du chef de brigade, le visa, l'incarcération systématiquement à moitié nus de tous les interpellés ... « Nous déplorons la corruption et l'injustice qui gangrènent le système judiciaire congolais. Vous vous souvenez du directeur de Nganga-Édouard qui a été arrêté pour tentative de viol puis présenté par le procureur qui avait délivré, aussitôt, un mandat de dépôt à son égard. Pour les mêmes faits, voire pire, l'adjoint au maire de Brazzaville est sorti saint et sauf des bureaux du procureur », détaille le directeur exécutif du CAD.

%

Que ce soit à l'intérieur du Congo ou dans les grandes villes, Trésor Nzila a confirmé que le constat reste le même. La population souffre à cause de l'ingérence et des pratiques mafieuses des politiques. Selon lui, les difficultés sont visibles sur les plans social, économique et culturel. Ce rapport met en exergue un tableau peut reluisant concernant la discrimination de certains peuples dont les autochtones. Il estime que ces derniers n'ont pas besoin de l'éternelle aide mais d'une intégration totale.

Les problèmes liés au manque d'accès à l'eau potable, à l'électricité couplés à la souffrance des vacataires dans les écoles, les centres de santé et autres services de l'État sont épinglés dans ce rapport annuel.

Trésor Nzila a indiqué qu'il n'est pas contre les initiatives gouvernementales mais invite les pouvoirs publics à respecter les droits humains et à travailler pour le bien de la population. Comparativement à l'an dernier où le nombre de cas de violation des droits de l'homme était à 572, la situation s'est empirée en 2023 avec 2098 cas recensés. Pour éviter le pire, le CAD a fait, dans ce rapport, des recommandations à l'endroit des organisations des droits humains et du gouvernement.

Notons que la publication de ce document à Brazzaville s'est faite après la même opération à Genève, en Suisse, où le CAD a rapporté ce que vivent certains Congolais.

AllAfrica publie environ 400 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.