Afrique: Un accord historique

14 Décembre 2023

Ouverte le 30 novembre à Dubaï, la COP 28 devait prendre fin mardi 12 décembre. Le rideau est tombé hier, mercredi. Faute d'accord final, les organisateurs ont été contraints de rallonger leurs travaux d'une nuit supplémentaire. L'avant-veille, le spectre d'un fiasco planait sur leurs têtes, au point de faire dire à Al Gore, ancien candidat à la présidence des Etats-Unis, présent à Dubaï: «La COP28 est au bord de l'échec total».

Les représentants des nations et de toute la communauté internationale ont eu le souffle coupé. Mais... coup de théâtre, la situation connut un rebondissement heureux : au matin de mercredi, l'accord final tant attendu fut signé et annoncé publiquement. Le monde respire, l'apnée prit fin. Applaudissements forts et nourris sur le podium, on se congratule à raison, car après plus de deux semaines de réunions, de démêlés et de débats, les négociateurs ont abouti à un consensus plausible et recevable pour tous.

Depuis la première réunion contre le réchauffement climatique en 1995 à Rio de Janeiro, jamais un accord de cette importance et de cette teneur n'a donné satisfaction aux défenseurs du climat et aux producteurs et émetteurs d'énergies. Dans l'histoire des COP, cet accord est le premier du genre, il a été qualifié aussi bien par les organisateurs que par la communauté internationale «d'historique». Pour quelles raisons ? Parce que c'est pour la première fois que les représentants de près de 200 pays approuvent un accord mondial qui appelle à une transition climatique, ou hors des énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon et autres énergies fossiles secondaires). Une avancée ? Plutôt une révolution.

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Les défenseurs du climat et de l'environnement réclamaient une «sortie des énergies fossiles». Cette revendication incessamment répétée est apparemment refusée par les pays producteurs de pétrole et de gaz; les précédentes COP avaient abouti à des textes exhortant les pays à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, mais c'est la première fois que le terme «combustibles fossiles» est explicitement mentionné. Par contre, le terme tabou de «sortie des énergies fossiles» n'a pas été mentionné.

Quelques jours avant l'ouverture de la réunion, Sultan Al Jaber, président de la COP28, a été critiqué pour son intention de «noyer un accord sur la sortie des énergies fossiles». Il a même été accusé de «déni climatique». Il a clairement exprimé sa position, affirmant que ces critiques sont infondées : «la science a guidé ma vie, déclare-t-il... La science indique que nous devons arriver à zéro émission en 2050, et nous devons réduire les émissions de 43% d'ici à 2030...» Est-ce le début de «la fin des énergies fossiles ?».

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