Congo-Kinshasa: Élections en RDC - «Il n'y a pas de pénurie» de carburant, dit Kinshasa à l'opposition

Alors que les candidats à la présidentielle congolaise de l'opposition Martin Fayulu et Denis Mukwege ont accusé le gouvernement d'être à l'origine du ralentissement de leur campagne, en raison d'une réquisition de carburants, l'exécutif a réagi. Selon le ministre des Hydrcarbures, il s'agit de « prétextes » de ces opposants, car « d'autres candidats de l'opposition » font leur campagne en avion pour « faire le tour du pays, et eux aussi prennent du carburant ».

En République démocratique du Congo (RDC), le gouvernement réagit aux accusations des opposants candidats à la présidentielle, Martin Fayulu et Denis Mukwege. Ces derniers affirment ne pas avoir pu faire correctement leur campagne à cause du gouvernement qui aurait réquisitionné tous les stocks de carburants des aéroports. Les candidats se déplacent principalement à bord d'avions loués.

Selon Martin Fayulu, le gouvernement aurait comme objectif de pénaliser les candidats de l'opposition en les empêchant de faire campagne. Ces accusations sont également soutenues par Denis Mukwege, qui est convaincu qu'il s'agit d'un coup politique. Il déplore que sa propre campagne soit sérieusement entravée par cette situation, perturbant considérablement ses déplacements, rapporte notre correspondant à Kinshasa, Patient Ligodi.

Le ministre des Hydrocarbures Didier Budimbu a réagi aux critiques de ces derniers jours et parle de « désinformation » de la part des opposants, qui useraient de « faux prétextes » pour expliquer une « perte de vitesse » de leur campagne, rapporte notre correspondant à Kinshasa, Pascal Mulegwa.

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C'est vraiment de la désinformation et je pense que ce n'est pas correct de leur part. Il n'y a pas de rétention contre qui que ce soit, il n'y a pas de pénurie, il n'y a rien de tout ça, ce sont de faux prétextes. Actuellement, par rapport au kérosène, nous en avons pour deux mois de stock stratégique au niveau du pays, et pour l'essence aussi, on est pratiquement à deux mois, et le gasoil, c'est pratiquement pareil. Les stocks que nous avons actuellement sont assez bons, pratiquement toutes les semaines, il y a des bateaux qui accostent, qui ramènent des produits. Là, ils vont essayer de jeter l'opprobre sur le gouvernement alors que c'est archi-faux, et tout au fond d'eux, ils le savent. Ils ont confondu cette campagne présidentielle à la caravane motorisée ou une salle d'opérations. Nous voyons même d'autres candidats de l'opposition qui ont loué plusieurs jets, qui sont en train de faire le tour du pays et eux aussi prennent du carburant. Au moment où nous parlons, je pense que même des candidats qui sont en train de prétendre qu'on les empêche de bouger, ils ne font pas peur au candidat de la coalition présidentielle. Alors pourquoi des gens qui sont déjà en perte de vitesse, qui n'ont pas d'ancrage, que la profession ne connaît pas, on va les empêcher de bouger ? On a vu certains passer comme s'ils étaient en train de faire du tourisme, personne ne les connaissait, avec 20, 30 personnes derrière, mais ils veulent diriger ce pays.

Pascal Mulegwa La Céni également confrontée à des pénuries

Outre les candidats, la Commission électorale nationale indépendante (Céni) se trouve également confrontée à cette difficulté. Dans un courrier adressé au chef de l'État pour solliciter un soutien supplémentaire, la centrale électorale a clairement évoqué une situation de pénurie.

Cependant, le gouvernement rejette toute implication politique dans cette affaire. Des sources de l'association des pétroliers, de leur côté, n'évoquent pas une pénurie, mais plutôt un déséquilibre causé par la loi classique de l'offre et de la demande.

Les rotations se sont en effet intensifiées depuis le début de la campagne électorale, la Céni, les candidats, les commerçants et d'autres acteurs ayant multiplié les déplacements à travers le pays. Les mêmes sources se disent confiantes quant à la résolution rapide de ce déséquilibre, grâce aux mesures en discussions actuellement.

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