Une délégation haïtienne est en visite au Kenya jusqu'à vendredi 15 décembre. Menée par le directeur général de la police d'Haïti Frantz Elbe, elle discute du déploiement d'une mission multinationale dans le pays des Caraïbes, approuvée en octobre par le Conseil de sécurité de l'ONU pour aider la police haïtienne à faire face aux gangs criminels. Le Kenya doit en prendre la tête et envoyer 1 000 policiers. Mais leur déploiement a été suspendu par la justice kényane. Cette nouvelle visite soulève donc des critiques dans le pays d'Afrique de l'Est.
Au cours de la visite de trois jours, le chef de la police haïtienne Frantz Elbe a rencontré mercredi 13 décembre son homologue kényan Japhet Koome, à Nairobi. Pour des « discussions bilatérales autour de la sécurité » a indiqué la police kényane sur son compte X (anciennement appelé Twitter).
La semaine dernière, une délégation de Nairobi s'était déjà rendue en Haïti et y avait rencontré, entre autres, le Premier ministre : la visite des Kényans était en « préparation à l'arrivée prochaine de la Mission multinationale de soutien à la sécurité », avait alors indiqué la primature haïtienne.
Le Parlement kényan a approuvé le mois dernier l'envoi de 1 000 policiers dans le pays des Caraïbes. Mais le même jour, la justice kényane prolongeait la suspension de leur déploiement.
Devant les parlementaires, le ministre de l'Intérieur a affirmé que cette suspension n'empêchait pas les préparations de la mission. Un avis non partagé par l'avocat et opposant politique Ekuru Aukot, à l'origine du recours en justice : pour lui, cette nouvelle visite à Nairobi est le signe « que le président Ruto ne respecte pas l'État de droit ».
La décision d'envoyer des policiers kényans en Haïti est vivement critiquée depuis son annonce. La Haute Cour de Nairobi doit rendre son verdict le 26 janvier.
Devant les parlementaires, le ministre de l'Intérieur kényan a annoncé que le Kenya estimait à 241 millions de dollars le coût d'envoi de son contingent pour un an, alors que 600 millions seraient nécessaires pour l'intégralité de la mission. Les frais devront être pris en charge par l'ONU, a affirmé le ministre.