Cameroun: Le pays souffre de l'incompétence de certains ministres - Le cas de bini Warack

14 Décembre 2023

Alors que les travaux avaient démarré et les milliards de FCFA décaissés, les études de faisabilités du projet de construction du barrage de Bini à Warack seront repris à zéro. Quel honte !!!! s'indigne Zra August, étudiant université de Meiganga.

Le 09 Décembre 2014 lors d'un conseil des ministres, le président Paul Biya ayant observé l'écart entre les prévisions de croissances inscrites dans le DSCE de l'actuel ministre des finances et la réalité, lançait un plan de développement sur 3 ans (plan d'urgence triennal) dans le but d'accélérer la croissance et d'améliorer le niveau de vie des populations camerounaises.

Ce projet était piloté par le MINEPAT dirige à l'époque par le ministre Nganou Djoumessi dont la compétence semblait ne pas rassurer le président Paul Biya qui quelques mois après, avait réajusté son gouvernement. Le chef de l'état calibrait son nouveau gouvernement pour le succès de ce plan d'urgence, Louis Paul Motaze du DSCE revenait au MINEPAT, alors qu'un économiste était nommé au secrétariat du premier ministre. Plus de 925 milliards à investir sur 3 ans dans 7 secteurs.

Parmi les projets retenus dans le plan d'urgence triennal, une curiosité, à savoir la construction du barrage de Bini à Warack. « Comment ont-ils pu inscrire la construction d'un barrage dans un programme triennal "de trois " ans alors que pour ce type d'infrastructures, les études de faisabilités peuvent aller au-delà de ces trois ans » s'indignait Christian Penda Ekoka, conseiller Technique du président.

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L'indignation de l'ex conseiller du chef de l'état trouvait sa raison d'être d'autant plus que, le besoin d'électrification qui avait justifié ce projet pouvait se combler par la maintenance du barrage de Lagdo ,75 MW et qui aujourd'hui sans maintenance produit à peine 30 MW. Moins de 100 milliards de FCFA auraient suffi pour mettre à niveau cette infrastructure dans un délai de deux ans.

Janvier 2016, l'entreprise chinoise Synohydro lance les travaux sur le site à Bini, 75 mégawatts attendus en 2019, le projet devait mobiliser plus de 2000 employés au cout de 180 milliards de FCFA. Après trois années, alors que le peuple camerounais et le chef de l'état attendaient la mise en service du barrage, l'on apprenait l'existence des grèves permanentes, arrêts permanents des travaux jusqu'au départ définitif du constructeur chinois.

C'est finalement en 2023 que le gouvernement optant pour le partenariat public privé, une option pour sauver le projet, avait retenu la société britannique Savannah Energy pour réaliser les études de faisabilité, financer, construire et exploiter le barrage situé dans la région de l'Adamaoua.

A cause de l'incompétence de certains membres du gouvernement, le Cameroun est endetté, très endetté, des dettes improductives, sales dettes. Cette incompétence a ramené le pays dans les griffes des ajustements du FMI qui désormais pilote et oriente le budget de l'état .Chaque année le Cameroun rembourse en moyenne depuis 03 ans 250 milliards de FCFA au titre d'intérêt sur la dette sans compter le principal, des dettes contractées pour des projets immatures qui plombent et compromettent l'avenir des générations actuelles et futures.

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