Tchad: La population se prononce dimanche sur une nouvelle Constitution

Les Tchadiens se prononceront le 17 décembre par référendum sur une nouvelle Constitution, étape vers des élections promises puis repoussées par un gouvernement de transition au pouvoir depuis 2021. Pour l'opposition, ce scrutin cache un plébiscite du général-président, Mahamat Idriss Déby Itno.

Le OUI semble assuré de l'emporter: le pouvoir mène une campagne à gros moyens qui écrase celle du NON et il peut compter sur le ralliement d'un des principaux opposants jusqu'alors, Succès Masra, face à une opposition divisée et cible d'une violente répression depuis plus d'un an. A N'Djamena, les affiches couvrent les murs pour le OUI à une Constitution pour un "Etat unitaire et décentralisé", qui ne diffère pas de celle que les militaires ont abrogée en 2021. Une frange de l'opposition, tenante du NON, prône plutôt le fédéralisme. Mais les deux principales plateformes de partis hostiles au pouvoir en place appellent au boycott.

Elles espèrent qu'une faible participation délégitimera un général qu'elles accusent de perpétuer une "dynastie Déby" de trente-trois ans. Mahamat Idriss Déby avait promis de rendre le pouvoir aux civils par des élections après une transition de dix-huit mois et s'était engagé auprès de l'Union africaine à ne pas s'y présenter. Dix-huit mois plus tard, son régime prolongeait la transition de deux ans et lui permettait d'être candidat à la présidentielle prévue fin 2024.

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Les résultats officiels seront proclamés le 28 décembre, selon le calendrier du gouvernement. "Je ne vais pas voter parce que les résultats sont connus d'avance, tout est en place pour que le OUI passe", s'emporte Issa, un fonctionnaire de N'Djamena qui refuse de livrer son nom. "Je vais voter OUI parce que l'Etat unitaire c'est le choix de la majorité des Tchadiens pour préserver l'unité", rétorque Mahamat Saleh, "opérateur économique". Ce référendum, "c'est pour plébisciter (...) les autorités, ça vise à légitimer purement et simplement la dynastie qu'on voudrait nous imposer", insiste Max Loalngar.

"Pour qu'il y ait une quelconque légitimité, les partis d'opposition et leurs militants doivent se sentir libres de se réunir et de faire campagne. Dans le cas contraire, le référendum risque d'être perçu comme un moyen de transformer le gouvernement de transition en un gouvernement permanent", estimait, en octobre, Human rights watch.

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