Ile Maurice: Transparence et équité en péril

16 Décembre 2023

Après les larmes de joie à l'annonce des résultats du PSAC, place aux larmes amères des enfants comme des parents, les procédures d'allocation des places dans les collèges ne semblant pas être suivies à la lettre. Entre frustration et sentiment d'impuissance...

Le processus d'allocation des collèges après les résultats du «Primary School Achievement Certificate» (PSAC) continue de susciter de vives préoccupations parmi les parents et les élèves. Avec le système de régionalisation en place, le ministère de l'Éducation attribue un collège dans la zone où l'enfant réside. Cependant, chaque année, les parents constatent que le critère de localité semble prévaloir sur les résultats académiques de leurs enfants. Malheureusement, ce protocole est devenu une porte ouverte à des pratiques de tricherie pour obtenir une place dans les meilleures écoles.

Bien que le ministère soit censé surveiller de près ces critères, l'absence d'inspection a conduit à des situations où certains élèves sont admis dans des zones qui ne sont pas les leurs, au détriment des élèves résidents. Cela alimente l'anxiété et le sentiment de révolte parmi les parents qui voient leurs enfants injustement évincés au profit d'autres candidats. Les failles du système de PSAC persistent, ajoutant au stress après une année d'examens et créant un climat d'incertitude autour de l'allocation des collèges.

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En effet, l'allocation des collèges ne fait pas l'unanimité parmi les parents, nombreux étant ceux qui ne sont pas satisfaits du collège attribué à leurs enfants. Certains évoquent un manque de transparence dans le processus. Les critères tels que le «grade aggregate», le choix parental et la proximité de résidence sont censés guider le processus d'admission en Grade 7. Cependant, il semble y avoir des lacunes dans la mise en oeuvre de ces critères, notamment en ce qui concerne la proximité de résidence. Les tricheries semblent être tolérées, mettant en péril l'équité du processus d'allocation des collèges.

Le «grade aggregate» est lui censé être un critère clé, mais des incohérences apparaissent. Un enfant ayant obtenu quatre unités aurait la priorité sur celui qui en a eu cinq. Cependant, des cas sont signalés où des élèves avec un meilleur «grade aggregate» ne se voient pas attribuer le collège de leur choix. Le ministère de l'Éducation, malgré le soutien des cartographes du ministère du Logement et des terres, semble fermer les yeux sur les pratiques de tricherie. L'absence de contrôle et de surveillance compromet ainsi l'intégrité de l'exercice d'allocation des collèges, pénalisant les candidats légitimes de la zone.

Marie G., mère d'un élève ayant obtenu quatre unités, exprime sa frustration face à l'apparente tolérance envers la tricherie. «Mon fils a travaillé dur pour obtenir ses quatre unités, mais il semble que cela ne compte pas autant que les manigances de certains. Nous sommes déçus de constater que malgré les résultats obtenus, il n'a pas eu le collège de son choix. C'est un sentiment d'injustice qui nous laisse perplexes. Nous avons des règles en place, mais elles ne sont pas appliquées de manière équitable. Cela crée un environnement où la transparence est compromise, et nos enfants paient le prix de cette inaction», dit-elle.

Collèges confessionnels

En ce qui concerne les collèges confessionnels, l'inscription ne garantit pas l'admission, créant une confusion parmi les parents. Certains s'interrogent sur la contradiction entre les critères annoncés par les écoles confessionnelles et la réalité sur le terrain. Des parents dénoncent des pratiques discriminatoires, où certains collèges favorisent ceux qui ont obtenu la meilleure note dans des matières spécifiques, allant à l'encontre des critères établis. Cela soulève des questions sur la transparence et la cohérence dans le processus d'admission, laissant de nombreux parents perplexes quant à la garantie réelle d'obtenir le collège de leur choix malgré des résultats académiques adéquats.

Bien que le Service diocésain de l'éducation catholique (Sedec) énonce clairement que les élèves ayant obtenu de quatre à 14 unités au total, avec un maximum de quatre unités par matière, sont éligibles à une place dans les collèges confessionnels, certaines institutions contredisent ces critères. Dès le jour de l'inscription, plusieurs collèges ont explicitement indiqué que la priorité serait accordée aux élèves ayant obtenu un Grade 1 dans les matières clés, telles que l'anglais, le français et les mathématiques.

«Nous pensions que la liste d'inscription dans un collège confessionnel suit un processus plus juste, surtout avec le 'grade aggregate' requis. Cependant, une fois sur place, nous avons été informés que la priorité est donnée à ceux qui ont obtenu un Grade 1 dans des matières spécifiques. Cela va à l'encontre des critères annoncés, Les écoles confessionnelles ne semblent pas non plus respecter leurs propres critères d'admission. C'est déroutant et décevant», dit un parent. Les parents se trouvent désorientés car les règles semblent ne pas être appliquées de manière uniforme, laissant place à des interprétations subjectives qui contredisent les engagements initiaux.

Ces témoignages reflètent l'angoisse et la frustration croissantes parmi les parents qui voient leurs enfants pénalisés dans le processus d'allocation des collèges.

Dans l'ensemble, cette situation met en lumière les failles profondes du système éducatif qui semble incapable de placer véritablement l'enfant au coeur de l'apprentissage. Le ministère impose des règlements, mais leur application incohérente crée des injustices flagrantes. Les enfants, qui devraient être la priorité, sont ceux qui paient le prix de cette opacité dans l'allocation des collèges. Il est impératif que le ministère réexamine et renforce ses mécanismes de contrôle afin de garantir l'équité et la transparence dans le processus d'admission en Grade 7, assurant ainsi un avenir éducatif plus juste pour tous les élèves.

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