Tunisie: Un rapport dénonce "une intensification progressive" des violations subies par les migrants

La détention des migrants est une procédure coûteuse qui a des effets néfastes sur leur santé (Illustration)

Dakar — L'Organisation mondiale contre la torture (OMCT) a dénoncé dans un rapport publié lundi les violations des droits humains commises en Tunisie entre juillet et octobre 2023 à l'encontre de migrants, réfugiés et demandeurs d'asile.

"Depuis octobre 2022, la Tunisie a connu une intensification progressive des violations à l'encontre des personnes en déplacement essentiellement d'origine subsaharienne, sur fond de discrimination raciale", souligne l'étude intitulée "Les routes de la torture : cartographie des violations subies par les personnes en déplacement en Tunisie".

Le rapport qui se veut une "cartographie des violations infligées aux migrants", s'appuie notamment sur plus de trente entretiens avec des représentants d'organisations partenaires et activistes travaillant sur tout le territoire tunisien et une vingtaine de témoignages directs de victimes de violence documentés par l'OMCT et ses partenaires, indiquent les auteurs.

Parmi les violations, l'organisme onusien cite "les expulsions forcées des logements, les violences physiques et psychologiques exercées aussi bien par des citoyens que par des agents sécuritaires, le déni d'accès aux soins, les arrestations et détentions arbitraires, les déplacements arbitraires et forcés sur le territoire tunisien, notamment vers les zones frontalières et les déportations vers l'Algérie et la Libye", ainsi que »le déni du droit des migrants » d'exercer un recours contre les violations qu'ils subissent.

Le rapport estime que le discours prononcé par le président tunisien, Kaïs Saëd, le 21 février 2023 a rendu les migrants "encore plus vulnérables", et ajoute que le mois de juillet 2023 a représenté un "tournant dans l'échelle et le type des violations des droits humains commises" envers eux.

Le président tunisien s'en était pris aux migrants subsahariens en déclarant que "l'immigration relevait d'un 'plan criminel' pour changer la composition du paysage démographique de la Tunisie".

L'étude note une »recrudescence des arrestations et des détentions arbitraires, des déplacements arbitraires et forcés, ayant donné lieu à des mauvais traitements, des tortures, des disparitions et, dans plusieurs cas, des décès ».

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