Algérie: La candidature du Maroc à la présidence du Conseil des droits de l'homme n'a aucun crédit

GENEVE — La candidature marocaine à la présidence du Conseil des droits de l'homme de l'ONU n'a "aucun crédit" et constitue un "affront" pour cette institution compte tenu du mépris affiché par le royaume à l'égard des droits humains et qui s'illustre principalement par son occupation illégale du territoire du Sahara occidental, a affirmé le Front Polisario.

Le 8 décembre 2023, le Conseil des droits de l'homme des Nations unies a annoncé qu'un vote devrait avoir lieu en janvier 2024, possiblement le 10 janvier, pour élire le président du Conseil pour le 18e cycle en 2024 au sein du groupe Afrique.

Les représentants des Etats qui ont présenté leur candidature sont le Royaume du Maroc et l'Afrique du Sud.

Dans cette perspective, le Front Polisario, agissant en sa qualité de représentant du peuple sahraoui, a, dans un communiqué rendu public récemment, attirer l'attention des membres du Conseil des droits de l'homme des Nations unies sur des éléments compromettants concernant la candidature marocaine.

Le Royaume du Maroc qui est membre de l'Union africaine depuis 2017 "est en guerre ouverte contre le droit africain des droits humains", a souligné la représentation du Front Polisario en Suisse et auprès de l'ONU et des organisations internationales à Genève.

A ce titre, le représentant légitime du peuple sahraoui a rappelé que le Maroc "persiste dans son occupation illégale du Sahara occidental, et ce malgré la condamnation récente de la Cour africaine des droits de l'homme et des peuples".

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En effet, dans son jugement du 22 septembre 2022, la Cour africaine a assuré que l'occupation continue du Sahara occidental par le Royaume du Maroc était illégale et violait le droit à l'autodétermination et à l'indépendance du peuple sahraoui.

Il précise également que le Makhzen "n'a ratifié aucun des traités de droits de l'homme conclus sous l'égide de l'Organisation continentale" et demeure même "le seul Etat africain, membre de l'UA, à ne pas être partie à la Charte africaine des droits de l'homme et des peuples, ôtant tout crédit à la candidature marocaine au Conseil des droits de l'homme des Nations unies".

"Au vu du mépris flagrant du Royaume du Maroc pour les acquis du droit africain des droits humains, exprimé par son occupation illégale du Sahara occidental, son refus de se conformer à l'arrêt de la Cour africaine, et son absence totale de ratification des instruments africains des droits humains(...), la candidature marocaine à la présidence du Conseil des droits de l'homme de l'ONU n'a aucun crédit et constitue un affront pour cette institution", souligne le communiqué.

Dans ce contexte, le Front Polisario a signalé que lors de son adhésion à l'acte constitutif de l'Union africaine, le Maroc n'a émis aucune réserve à (cet Acte) et l'a publié tel quel dans son journal officiel.

Il a notamment rappelé que les Etats membres de l'UA sont "résolus à promouvoir et à protéger les droits de l'homme et des peuples, à consolider les institutions et la culture démocratiques et à promouvoir la bonne gouvernance et l'Etat de droit".

Son article 3 stipule que les objectifs de l'organisation continentale consistent à favoriser la coopération internationale, en tenant dûment compte de la Charte des Nations Unies et de la Déclaration universelle des droits de l'homme ainsi que promouvoir et protéger les droits de l'homme et des peuples conformément à la Charte africaine des droits de l'homme et des peuples et aux autres instruments pertinents relatifs aux droits de l'homme.

Intitulé "principes", son article 4 stipule que "l'Union africaine fonctionne conformément aux principes suivants : Respect des principes démocratiques, des droits de l'homme, de l'état de droit et de la bonne gouvernance".

Ainsi, le Front Polisario a relevé que le mépris du Royaume du Maroc envers les acquis du droit africain des droits humains s'exprime par le fait que le Makhzen ne respecte pas l'acte constitutif de l'UA en persistant dans son occupation illégale du Sahara occidental depuis 50 ans et par le fait qu'il n'a ratifié - ni même signé - aucun traité africain relatifs aux droits humains.

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