Ile Maurice: Les détaillants d'alcool sous pression

21 Décembre 2023

Le gouvernement a décidé d'augmenter les droits d'accise sur les boissons alcoolisées pour décourager la consommation excessive. Cette décision, entrée en vigueur le 3 juin, a rapidement entraîné des répercussions sur les consommateurs qui doivent payer davantage pour leurs boissons préférées. Cependant, les commerçants ont également été touchés de plein fouet, car les frais de permis pour la vente en gros et au détail ont été revus à la hausse, lundi. Cet ajustement financier crée une atmosphère de mécontentement parmi les entrepreneurs, qui redoutent des pertes financières considérables. Certains détaillants doivent désormais payer jusqu'à Rs 12 000 pour un permis.

Il existe plus de 6 000 points de vente d'alcool à Maurice et 11 types de permis pour la vente de boissons alcoolisées. La loi permet la révocation des permis si les commerçants enfreignent les règlements de l'Excise Act de 2006. Les droits d'accise augmentés de 10 % ont entraîné une hausse substantielle des frais de permis pour les commerçants pris au dépourvu par cette hausse soudaine et significative, passant de Rs 6 000 à Rs 18 000 pour les grossistes et de Rs 1 000 à Rs 12 000 pour les détaillants.

Cette augmentation crée une pression financière supplémentaire pour les opérateurs, en particulier ceux qui ont des heures d'ouverture fixes, comme les bars. Ceux qui opèrent des clubs privés doivent désormais payer Rs 4 000 pour le permis, tandis que les night-clubs paient le permis à Rs 8 000. Les pubs s'acquittent de Rs 8 000, les maisons de jeux et les casinos de Rs 12 000, et les tables d'hôte de Rs 4 000. Des gestionnaires de ces commerces soulignent que cette hausse des frais vient s'ajouter à des coûts déjà élevés, notamment sur le plan salarial. «Il y a de plus en plus de coûts opérationnels, avec le salaire minimum et la baisse des ventes, ce ne sera pas facile», déclare le propriétaire d'un bar.

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Les hausses de frais de permis ne se limitent pas aux préoccupations individuelles des commerçants, mais elles ont des implications plus larges sur l'économie mauricienne. Les entreprises, confrontées à des coûts supplémentaires, pourraient être amenées à réduire leurs effectifs ou à augmenter les prix de leurs produits pour compenser ces dépenses inattendues. Cela pourrait entraîner une réduction du pouvoir d'achat des consommateurs et avoir des répercussions négatives sur d'autres secteurs de l'économie, estime pour sa part un détaillant.

Pour l'année fiscale 2023-24, le gouvernement prévoit de collecter environ Rs 24 millions grâce aux licences des commerces d'alcool. Cependant, il reste à voir si ces revenus supplémentaires compenseront les éventuelles réductions de la consommation et les difficultés économiques des commerçants. Des ajustements futurs pourraient être nécessaires pour équilibrer les intérêts du gouvernement en matière de santé publique et les préoccupations économiques des entrepreneurs.

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